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Vaccination au lycée : "Il n'est plus question du rôle de l'école, il est question de santé publique", assure un proviseur

A la veille de la rentrée scolaire, Didier Georges, proviseur d'un lycée parisien, veut convaincre les élèves et leurs parents des bienfaits du vaccin. Son lycée fait partie des 117 établissements scolaires choisis pour être des centres de vaccination.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Pour les moins de 16 ans, l'autorisation des parents est nécessaire pour recevoir l'injection. (JEAN FRAN?OIS OTTONELLO / MAXPPP)

"Il n'est plus question du rôle de l'école, il est question de santé publique", assume le membre du Syndicat national des personnels de direction de l'Éducation nationale Didier Georges ce mercredi sur franceinfo, alors que le lycée parisien dont il est le proviseur va devenir un centre de vaccination à destination des élèves.

franceinfo : Cette rentrée a-t-elle pour objectif de vacciner le plus d'élèves possibles ?

Didier Georges : C'est une nécessité absolue de se focaliser sur ça. On a consacré pratiquement une heure ce matin, sur le temps des réunions de pré-rentrée avec l'ensemble des personnels, à présenter les dispositions réglementaires et la campagne de vaccination qui va se mettre en œuvre. A Paris, les choses sont assez claires : 117 établissements scolaires seront centres de vaccination, dont le mien. Je vais procéder à la vaccination des élèves de mon établissement et je vais accueillir les élèves d'un établissement privé sous contrat voisin. C'est un groupe de médecins de SOS Médecins qui va assurer la partie pratique de l'injection et de la vaccination. On a déjà établi des contacts avec eux.

Comment cela va-t-il se passer ?

Les modalités précises sont en train d'être discutées parce qu'elles sont extrêmement variables. Chaque établissement va avoir ses propres contraintes. A l'heure qu'il est, on n'a pas véritablement la mesure du nombre d'élèves à vacciner. Dans le collège où j'exerçais précédemment, il est assez probable qu'il y ait un taux de vaccination ou d'engagement vaccinal chez les élèves plus faible que dans le lycée hôtelier que je dirige aujourd'hui, puisque dans ce lycée les élèves sont amenés à aller en stage très rapidement auprès du public, donc je pense que beaucoup auront anticipé sur ce vaccin. 

En fonction des contextes, le volume d'élèves déjà dans un processus avancé, en cours ou même peut-être terminé va être très différent. L'organisation ne va pas être la même en fonction de ce volume.

Didier Georges, proviseur

à franceinfo

Ça peut être seulement une demi-journée, ou des petites vaccinations ponctuelles sur la pause méridienne. Tout cela s'organise avec nos référents médecins, sachant que c'est très clair. On a reçu un tableau extrêmement précis montrant quels établissements sont rattachés aux établissements centres de vaccination, et quels sont les organismes médicaux, les médecins, qui vont procéder aux gestes vaccinaux.

Allez-vous inciter les élèves à se faire vacciner ?

On va informer les familles du fait qu'on est centre de vaccination. On va leur donner tous les outils pour que les élèves puissent éventuellement se porter volontaire. Bien sûr qu'on aura aussi un discours incitatoire, mais incitatoire ne veut pas dire qu'on mettra la pression aux élèves. On va quand même essayer de les convaincre des bienfaits de cette vaccination collective. Pour les moins de 16 ans, il faut l'autorisation des parents et le consentement de l'élève. Pour les plus de 16 ans, il faut uniquement le consentement de l'élève, pour que sa vaccination puisse être programmée sur la demi-journée ou sur le temps qu'on va consacrer à la vaccination.

Certains enseignants et personnels de l'Education nationale estiment que ce n'est pas le rôle de l'école. Qu'en pensez-vous ?

Il n'est plus question du rôle de l'école, il est question de santé publique. Il est question d'avoir une majorité d'enfants qui vont se côtoyer en classe, au réfectoire qui est notre point faible. Plus les enfants vaccinés seront nombreux, moins le risque sera important au sein d'un établissement scolaire. On est chefs d'établissements, on est représentants de l'État et à ce titre, quelles que soient nos opinions personnelles, on relaie aussi la politique qui est dispensée par l'État évidemment. C'est notre cœur de métier.

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