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Vaccination contre le Covid-19 : cinq questions sur la dose de rappel, qui sera disponible en France cet automne

La Haute Autorité de santé préconise notamment cette dose pour les personnes les plus fragiles. Tranche d'âge, vaccins utilisés, ou encore calendrier : franceinfo vous résume les modalités de cette nouvelle injection.

Article rédigé par franceinfo
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Une infirmière prépare une seringue en vue d'une vaccination contre le Covid-19, à Garlan (Finistère), le 31 mai 2021. (FRED TANNEAU / AFP)

Elle dit oui. La Haute Autorité de santé (HAS) a annoncé mardi 24 août qu'elle recommandait une dose de rappel du vaccin contre le Covid-19Après avoir été saisie de la question par le ministère de la Santé, la HAS a préconisé une nouvelle injection pour toutes les personnes de 65 ans et plus, ainsi que pour toutes celles présentant des risques de formes graves de la maladie. Pour y voir plus clair sur le sujet, franceinfo répond à cinq questions sur la nouvelle recommandation de la HAS.

1 A quoi doit servir cette dose de rappel ?

Même si un moratoire a été réclamé par l'Organisation mondiale de la santé, plusieurs pays d'Europe ainsi que les Etats-Unis ou encore Israël comptent lancer une campagne de rappel dès cet automne, pour permettre aux plus faibles de conserver un bon niveau de protection contre la maladie tout en limitant la circulation du virus. De récentes études, comme celle publiée fin juin dans la revue scientifique Nature (en anglais), relèvent en effet une légère baisse d'efficacité de certains vaccins à moyen terme, notamment chez les seniors. Des études confirment également une tendance similaire contre le variant Delta au fil du temps, comme l'a par exemple expliqué le 19 août Nature.

"Entre six et douze mois après la première vaccination complète, une dose de rappel est importante pour les gens qui ont des risques de faire des formes sévères", estime sur franceinfo Dominique Le Guludec, présidente de la HAS. Pour la Haute Autorité de santé, cette nouvelle injection est également justifiée par "la reprise épidémique liée à l'apparition du variant Delta, plus transmissible".

2Qui est éligible à cette dose supplémentaire ? 

Deux grandes catégories de la population sont concernées par cette préconisation de la HAS. D'une part, "les personnes de 65 ans et plus", d'autre part, les personnes qui, que soit leur âge, présentent des comorbidités augmentant le risque de formes graves du Covid-19. Diabète, obésité, insuffisance cardiaque ou respiratoire font partie des nombreuses pathologies concernées, que la HAS liste sur son site. Les malades de cancer en cours de traitement, patients dialysés, transplantés d'organes, ou encore ceux atteints de trisomie 21 sont eux aussi concernés.

"On anticipe au moins 15 millions de personnes supplémentaires", évalue Dominique Le Guludec. Au total, ce sont environ 18 millions de Français qui sont visés par la campagne de rappel, a pour sa part estimé le ministère de la Santé, mardi lors d'un point-presse en ligne, a rapporté l'AFP. 

3Quels vaccins seront utilisés ?

C'est un détail important. La Haute Autorité de santé recommande d'utiliser exclusivement des vaccins à ARN messager pour cette campagne de rappel. Ce sont donc ceux de Pfizer-BioNTech et Moderna qui devraient être injectés. Sans préférence entre l'un ou l'autre. Car les deux vaccins sont "très efficaces contre les formes graves de Covid-19, y compris celles liées au variant Delta" souligne la HAS.

Peu importe le schéma vaccinal initial. Les personnes concernées peuvent avoir reçu des doses d'AstraZeneca, une seule dose de vaccin après avoir guéri du Covid-19, ou le vaccin unidose de Janssen.

4Quel est le délai à respecter avant cette nouvelle dose ?

La Haute Autorité demande à ce qu'un délai de six mois minimum soit respecté entre la date de la vaccination complète et celle de la dose de rappel. Mais pour les personnes ayant été vaccinées avec le vaccin unidose Janssen, la HAS préconise ce rappel "à partir de 4 semaines après la première injection".

Toutefois, des doutes persistent concernant le calendrier de cette nouvelle campagne de vaccination. Si le gouvernement pousse pour un démarrage dès le début du mois de septembre, la Haute Autorité de santé recommande, elle, de la lancer fin octobre.

"Il n'y a pas d'urgence", relativise sa présidente, Dominique Le Guludec, sur franceinfo. "La baisse de l'efficacité vaccinale est progressive et modérée au cours du temps", ajoute-t-elle. Surtout, la HAS souhaite que l'on puisse faire d'une pierre deux coups fin octobre, en organisant cette campagne de rappel en même temps que la vaccination contre la grippe saisonnière, pour laquelle une majorité de personnes âgées de plus de 65 ans se rend chez un professionnel de santé chaque année, d'après les décomptes de Santé publique France"L'idée est de pouvoir éviter aux personnes de se déplacer deux fois pour se faire vacciner, explique Dominique Le Guludec, et donc de pouvoir bénéficier des deux vaccins en même temps." 

Un dernier détail pourrait retarder la campagne de rappel : les autorisations de mise sur le marché des vaccins disponibles actuellement ne concernent pas une telle utilisation. La France devra donc attendre le feu vert l'Agence européenne des médicaments avant de se lancer.

5Le reste de la population sera-t-il bientôt concerné ?

Pour l'instant, rien ne laisse entendre que les moins de 65 ans complètement vaccinés seront eux aussi invités à effectuer une piqûre de rappel contre le Covid-19. Selon la Haute Autorité de santé, aucune donnée ne le justifie "à ce jour". Mais l'organisme scientifique préfère jouer la carte de la prudence, et prévient que l'administration d'une dose de rappel pour d'autres catégories de personnes "deviendra probablement nécessaire au cours des mois qui viennent", sans en dire davantage ni sur la population ciblée, ni sur un quelconque calendrier.

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