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Vaccination contre le Covid-19 : un représentant de médecin regrette n'avoir que "très peu de doses" de Moderna

Des livraisons de doses de vaccins Moderna ont pris du retard, rendant pour l'instant difficile la vaccination chez les médecins généralistes.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des flacons de vaccin contre le Covid-19 Moderna (illustration). (JOSEPH PREZIOSO / AFP)

"Dans nos cabinets, on a très peu de doses, voire pas de doses du tout", déplore le président de l'Union française pour une médecine libre et médecin généraliste Jérôme Marty, lundi 31 mai sur franceinfo. La vaccination contre le Covid-19 s'est ouverte à toutes les personnes majeures lundi en France, mais la livraison des doses du vaccin Moderna, destinés à toutes les catégories d'âges, se fait attendre dans les cabinets de médecine de ville.

franceinfo : Qu'est-ce que change la généralisation de la vaccination pour les médecins généralistes ?

Jérôme Marty : Cela veut dire que l'on va avoir une population plus importante sans doute dans nos cabinets qui va vouloir se faire vacciner. Cela fait déjà plusieurs semaines qu'on rencontre cette population jeune, qui nous montre son intérêt pour la vaccination. La problématique qui peut se poser, c'est que dans nos cabinets, on a très peu de doses, voire pas de doses du tout, jusqu'à présent.

On espère en recevoir cette semaine, comme on nous l'annonce. Les doses de Moderna devaient arriver la semaine dernière et la semaine d'avant. On a appris que pour tout le sud de la France, il y avait eu une panne malencontreuse du camion qui les transportait, ce qui a repoussé d'une semaine la réception de ces doses. On nous dit qu'elles vont arriver aujourd'hui ou demain, ce qui nous permettra de commencer la vaccination à partir de mercredi. On espère que ce sera suivi d'effet.

Avez-vous déjà dû annuler des rendez-vous en raison de ces retards de livraison des vaccins ?

Moi, j'ai ouvert deux fois des créneaux que j'ai dû annuler en catastrophe la semaine dernière et la semaine d'avant. La pharmacienne était persuadée qu'elle devait recevoir ces doses, mais à chaque fois, elle a reçu un message de son concentrateur au dernier moment lui disant 'on est désolés mais on ne pourra pas vous fournir les doses'. C'est fatiguant, parce que ça impose qu'on appelle le patient, mais surtout qu'on annule, et c'est fatiguant de ne pas pouvoir répondre à une demande.

On a des patients qui sont dans le doute, on a des patients qui ont envie d'être vaccinés, et à chaque fois, c'est une désillusion pour eux. Je vous rappelle qu'on a encore des patients âgés qui n'ont toujours pas reçu de dose. Je pense en particulier à ces patients âgés qui sont bloqués chez eux, qui sont soit incapables de s'inscrire numériquement, soit incapables de se déplacer. On a voulu tout centrer sur le fait d'amener le patient au vaccin et pas le vaccin au patient. Or, on voit bien qu'on a toute une catégorie de population qui nécessite que l'on amène le vaccin à elle. Je pense aux gens qui ont des problèmes sociaux, je pense à la précarité, à la dépendance à domicile. Vous avez quantité de patients qui sont seuls, qui sont dépendants, et ceux-là, il faut aller les vacciner chez eux.

L'arrivée de nouvelles doses de vaccin va-t-elle aussi vous permettre de vacciner les plus sceptiques ?

Clairement, ça peut. On entre dans le dur un peu pour certaines générations. On va rencontrer cette population qui ne veut pas forcément se vacciner. Ceux-là doivent discuter avec leur médecin traitant, ça doit se faire au sein du colloque singulier qu'est notre consultation, et là on peut faire tomber les doutes progressivement et amener les gens à se faire vacciner, donc c'est important.

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