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Vaccination des 5-11 ans : les parents doivent pouvoir "l'évoquer avec leur médecin de confiance", pour la Société française de pédiatrie

Alors que le Comité consultatif national d'éthique s'est prononcé en faveur de la vaccination des 5-11 ans contre le Covid-19 ce vendredi, la présidente de la Société française de pédiatrie, Christèle Gras-Le Guen, a souligné sur franceinfo l'importance de "pouvoir échanger avec les familles" sur le sujet.

Article rédigé par franceinfo
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Vaccination d'un enfant (illustration), le 21 septembre 2021.  (LISE ROOS-WEIL / FRANCE-BLEU PÉRIGORD)

"La question de la vaccination des 5-11 ans, elle est tout à fait légitime et il est important que les parents puissent l'évoquer avec leur médecin de confiance, leur pédiatre ou leur médecin traitant", a affirmé vendredi 17 décembre sur franceinfo Christèle Gras-Le Guen, présidente de la Société française de pédiatrie et cheffe du service des urgences pédiatriques du CHU de Nantes, alors que le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) s'est prononcé en faveur de l'ouverture de la vaccination contre le Covid-19 à tous les enfants de 5 à 11 ans, en insistant sur le fait de laisser le choix aux parents. 

franceinfo : La Société française de pédiatrie est-elle favorable à la vaccination des 5-11 ans ?

Christèle Gras-Le Guen : Nous sommes tout à fait en accord avec cette position du Comité d'éthique, qui est pleine de sagesse. Il souligne d'abord l'incertitude dans laquelle on se trouve, et décider en contexte d'incertitude, c'est compliqué. Et il propose finalement que cette vaccination soit offerte et mise à disposition des familles qui le souhaiteraient, et en aucun cas rendue obligatoire.

Quelles sont les incertitudes qui vous préoccupent concernant cette vaccination de tous les 5-11 ans ?

Les incertitudes sont sur certains points bien précis. Autant l'efficacité de ce vaccin sur les formes graves est tout à fait établie sur les données dont on dispose déjà. Les incertitudes qu'il faut lever rapidement, ce sont les éventuels effets secondaires qui pourraient apparaître une fois que plusieurs millions de doses ont été administrées. Ça, ce sont des informations dont on devrait disposer assez rapidement maintenant. Les autres incertitudes, ce sont celles sur la circulation du virus. Quel impact sur la circulation du virus, la circulation dans les écoles en particulier, pour lesquelles il y a des modèles prédictifs qui ont été faits, mais qui restent des modèles et pour lesquels il faudra que l'on puisse s'assurer au fur et à mesure de l'évolution de la pandémie.

A-t-on des données sur le risque d'effets secondaires, sachant que la vaccination des enfants à déjà débuté aux Etats-Unis ?

Les effets secondaires qui avaient été observés pour les adolescents étaient survenus après la deuxième dose du vaccin, dans les huit dix à jours qui avaient suivis. Et donc, il était pour cela nécessaire que l'on puisse administrer suffisamment de deuxièmes doses sur le continent nord-américain en particulier, et que l'on puisse avoir le recul nécessaire pour s'assurer de l'absence de signaux. A ce jour, à ma connaissance, rien n'a été communiqué, ce qui est plutôt rassurant. Et donc, on attend la validation pour pouvoir recommander cette vaccination à tous les parents qui le souhaiteraient.

Cette vaccination de tous les enfants de 5 à 11 ans est-elle un sujet dont on parle dans les cabinets de pédiatre ?

Dans les cabinets de pédiatrie, actuellement, la déferlante concerne un autre virus, la bronchiolite. Et donc la plupart des pédiatres, des services de pédiatrie, des médecins généralistes qui voient des enfants aujourd'hui, sont dans une problématique tout autre qui est celle de gérer une épidémie particulièrement intense, particulièrement précoce. La question de la vaccination des 5-11 ans, elle est tout à fait légitime et il est important que les parents puissent l'évoquer avec leur médecin de confiance. Ce sera bien évidemment leur pédiatre ou leur médecin traitant. Il faut que les familles aient une information qui soit éclairée, qui soit dépassionnée, qui soit basée sur des choses factuelles, sur des données issues de la littérature, et que l'on puisse leur faire partager les incertitudes en toute transparence. 

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