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Vaccination contre le Covid-19 : les infirmiers sont "maintenant considérés comme des professionnels de santé à part entière", se félicite le syndicat Sniil

Le décret permettant aux infirmières et aux infirmiers de prescrire et d'administrer les vaccins anti-Covid-19 est paru ce samedi au Journal officiel.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Deux infirmières préparent une dose de vaccin contre le Covid-19 (16 janvier 2021). (JAN SCHMIDT-WHITLEY/LE PICTORIUM / MAXPPP)

"C'est avec beaucoup de satisfaction que les infirmières et les infirmiers vont maintenant pouvoir être considérés comme des professionnels de santé à part entière", a salué samedi 27 mars sur franceinfo Catherine Kirnidis, présidente du Syndicat des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil). Elle réagit à l'autorisation, inscrite dans un décret paru ce samedi, pour les infirmiers de prescrire le vaccin contre le Covid-19. "Ca va permettre d'accélérer le rythme" dans les centres de vaccination, souligne-t-elle. Pour le reste, "on attend des doses", notamment pour aller vacciner à domicile les personnes qui ont du mal à se déplacer.

franceinfo : Les infirmiers ont à leur tour le droit de prescrire et de procéder aux injections de vaccin contre le Covid. Vous êtes satisfaite ?

Catherine Kirnidis : On avait déjà le droit de faire les injections. Ce que nous n'avions pas le droit de faire c'est la prescription, c'est-à-dire qu'on était obligés d'en référer à un médecin, ce qui ralentit le processus. Donc, oui, nous sommes satisfaits parce qu'avec le Sniil nous travaillons depuis le mois de janvier à faire bouger les lignes, pour que les infirmières et les infirmiers puissent prescrire et vacciner. On était en discussion avec le ministère et on avait du mal à comprendre ce qui coinçait. On a enfin débloqué la situation et c'est avec beaucoup de satisfaction que les infirmières et les infirmiers vont maintenant pouvoir être considérés comme des professionnels de santé à part entière.

Qu'est-ce qui bloquait précisément d'après vous ?

C'est manifestement le fait que les infirmières sont toujours une profession "prescrite". Il n'est pas venu à l'idée du législateur que, sur une campagne de vaccination, on pouvait peut-être un peu faire bouger les lignes et augmenter le champ de compétence des infirmières, alors même que dans le cadre de la vaccination antigrippale ce pas a été franchi. Je pense que c'est un défaut de considération de la profession qui est quand même historique. On a toujours un peu du mal à se faire reconnaître comme étant une profession de santé à part entière. On est toujours dans l'image de profession prescrite, donc derrière un médecin et c'est quelquefois un peu pénible.

Comment vous allez procéder pour récupérer les doses et pour choisir les patients ?

Ca va dépendre d'abord des vaccins qui vont être disponibles. Parce que oui on a des vaccinateurs, des bras, des prescripteurs, mais maintenant on attend les doses. Pour l'instant, il va y avoir deux cas de figure. Il y a les vaccins qu'on va pouvoir faire dans nos cabinets, pour ça on se retrouve dans la même situation que les médecins généralistes et les pharmaciens. Ce sera essentiellement de l'AstraZeneca, avec une procédure de récupération des doses qui est la procédure identique à celle des médecins, avec des dotations auprès des pharmaciens d'officine.
Pour le vaccin Pfizer c'est essentiellement en centre de vaccination. Mais ça va permettre d'accélérer le rythme puisqu'on n'aura plus besoin d'attendre que le patient ait vu le médecin avant de venir auprès de nous pour qu'on fasse l'injection. On pourra faire la visite d'éligibilité. Donc, cela va activer le flux. Et puis après, on va voir comment ça va se passer en fonction des recommandations pour les autres vaccins, notamment le Johnson&Johnson. On espère que pour les domiciles, on va avoir des procédures pas trop contraignantes par rapport à la conservation du Pfizer.

Parce que l'avantage des infirmières et infirmiers libéraux, ce sont les déplacements à domicile ?

Oui, nous on reste les derniers professionnels de santé à nous rendre au domicile de nos patients, des patients qui sont grabataires pour certains et qui ont des personnes qui gravitent autour d'eux et qui sont tout aussi exposés à la Covid. Il est important de les vacciner, mais on ne peut pas les transporter. Moi, je suis dans un centre de vaccination à Avignon, on voit arriver les gens en brancard avec des bouteilles d'oxygène portable. C'est très compliqué pour déplacer certaines personnes. Pouvoir aller au domicile, ça reste quand même le plus sûr et surtout le plus confortable pour les patients âgés et dépendants ou handicapés.

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