: Vidéo "C'est ma joie de vivre", "J'en ai besoin" : à Blois, l'accès difficile aux jardins familiaux peine leurs propriétaires
Depuis le confinement à cause du coronavirus, la fréquentation des jardins familiaux, ou jardins ouvriers, tourne parfois au casse-tête. La réglementation peut différer d’un département à un autre et elle est parfois jugée trop sévère.
Les restrictions liées au confinement pèsent sur les propriétaires de jardins familiaux, ou jardins ouvriers. On en compte plusieurs milliers en France, mis à la disposition des habitants par les municipalités, mais depuis le confinement à cause du coronavirus Covid-19, leur fréquentation tourne parfois au casse-tête. La réglementation peut en effet différer d’un département à un autre et elle est parfois jugée trop sévère.
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À Blois, dans le Loir-et-Cher, avec ses sillons parfaitement dessinés et la serre où poussent salades et poireaux, la parcelle numéro 3 est sans doute l’une des mieux entretenues du jardin. "Vous avez des oignons, des échalotes, là des artichauts, au fond, des poireaux pour l’hiver, décrit Gérard Sineau. Chaque jour, ce retraité de 72 ans s’échappe une heure de son HLM de Blois pour s’occuper de sa parcelle. "C’est primordial, mon jardin, explique-t-il. On est mieux ici que confiné à la maison au troisième étage. Si je n’ai pas de jardin, je suis malheureux. C’est mon petit domaine, ma joie de vivre."
En début de semaine, le préfet a assoupli les règles : désormais, chacun peut passer une heure par jour sur sa parcelle, quelle que soit la distance à parcourir entre son habitation et le jardin… Mais pour Claude, ça reste bien trop court. "On ne fait pas de jardin à la volée : il faut peaufiner la terre, il faut semer. Il faut du temps pour faire ça : vous sortez le motoculteur et il est tout de suite l’heure de rentrer et vous n’avez pas fait la parcelle. Les pommes de terre, c’est le dernier carat pour les faire !"
Il y a de l’incompréhension ! Au niveau préfectoral, il y a quand même quelque chose qui ne va pas.
Claudeà franceinfo
Avec son sourire malicieux, Jean-Pierre qui occupe la parcelle près de l’entrée, fait comprendre à mi-mots qu’il s’est parfois autorisé à dépasser les 60 minutes autorisées. Mais avec ses 800 euros de ressource mensuelle, le retraité assure qu’il n’avait pas le choix. "On profite et on récolte des légumes pour toute l’année, on en a besoin, assure-t-il. Parce qu’on a pas beaucoup de moyens. On travaille dur pour avoir quelque chose ! Si j’avais pas ça ? Depuis qu’on est en restriction, je n’ai pas mis les pieds dans le magasin. On fait comme à Koh-Lanta : on se débrouille avec ce qu’on a jusqu’au bout."
Un système d'alternance a été mis en place
Le président des jardins, Jacques Pontalier, n’a lui pas d’autre alternative que de faire appliquer la réglementation. Même si les risques de contamination sont faibles dit-il. "C’est moins à risque que dans les grands-magasins ou dans les autobus : les allées sont larges, plaide-t-il. Moi je suis équipé, j’ai un masque et des gants. Et je suis une personne à risque, j’ai 77 ans. Mais il ne faut pas tomber dans la paranoïa…" Pour éviter aux jardiniers de se croiser, le président a mis en place un système d’alternance : les propriétaires des parcelles pairs peuvent s’y rendre les mardi, jeudi et samedi. Les jardins impairs, eux, sont accessibles les autres jours.
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