: Vidéo "C'est nous qui allons devoir payer la dette publique et notre situation, elle n'est pas prise en compte", dit une étudiante
C'est ici qu'un étudiant a fait une tentative de suicide. Brut s'est rendu à Lyon et à Villeurbanne pour comprendre la détresse psychologique à laquelle font face de nombreux étudiants depuis le début de la crise sanitaire.
Brut s'est rendu à Lyon où un étudiant a récemment tenté de mettre fin à ses jours. "Nous ne savons bien sûr pas la raison pour laquelle il a commis un tel geste, un tel acte, nous ne pouvons qu'imaginer que nous aurions dû le détecter en université, entre camarades, nous aurions pu peut-être l'aider plus tôt", confie un étudiant en droit à l'université Lyon 3. Et selon lui, il ne s'agit pas d'un cas isolé. À la précarité étudiante qui n'est pas nouvelle, s'ajoute aujourd'hui l'isolement. Certains étudiants passent leurs journées dans une chambre de 10 mètres carrés : ils y dorment, ils y mangent et ils y travaillent. "10 mètres carrés, c'est-à-dire que quand je suis dans ma chambre, je tends les bras, je touche un mur et là je touche l'autre mur. Et je fais trois pas en avant et c'est la longueur de ma chambre", raconte Romain.
"C'est nous qui allons devoir reconstruire le monde de demain"
S'ajoutent à cela des cours derrière un écran d'ordinateur. "La journée, c'est compliqué, être assis comme ça de 8 heures à 17 heures, tout le temps la même position, pas d'échanges réels avec le prof, que des interactions avec écran", explique Hélène, élève en licence 3. "Des fois, on est face à un mur où il n'y a que les noms des étudiants qui s'affichent et des fois il n'y a même pas le visage du professeur, parce qu'il y a certains profs qui ne mettent pas leur cam' non plus", dit-elle. Tous inquiets de leur avenir, les étudiants que Brut a rencontrés souhaitent tous retourner en cours en présentiel. Ils veulent aussi que l'organisation de leurs partiels soient adaptée aux conditions exceptionnelles. "Sur le court terme encore, ça peut aller, mais là ça va faire un an. On est l'avenir du pays, enfin, je ne sais pas, c'est nous qui allons devoir reconstruire le monde de demain, c'est nous qui allons devoir payer la dette publique et aujourd'hui, notre situation, elle n'est pas prise en compte", conclut Helène.
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