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Vidéo "A Aydius, la solidarité n'a pas attendu le coronavirus" : le confinement presque sans angoisse d'un petit village des Pyrénées

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Article rédigé par franceinfo, Sébastien Baer
Radio France

À Aydius, un village perché à 800 mètres d’altitude, dans la vallée d’Aspe (Pyrénées-Atlantiques)les habitants sont habitués à vivre en autarcie et à faire preuve d'entraide.

Au pied du pic de Bergon, qui culmine à 2 148 mètres, Aydius et ses champs en étage est depuis longtemps habitué à la vie en autarcie. Les 112 habitants vivent donc le confinement sans trop d'angoisse. Gilberte, 91 ans, doyenne du village estime qu'elle n'est "pas à plaindre". "Je suis dehors, j'ai une terrasse, j'ai la vue sur la montagne", justifie la nonagénaire qui ne s'imaginerait pas en ville pendant le confinement. "Quand vous êtes dans 20 ou 30 mètres carrés avec juste une fenêtre et la vue sur des murs ou des toits, ça doit être épouvantable. Un jour, ça va mais deux mois, c'est lourd", dit-elle avec empathie.

Gilberte, 91 ans et doyenne du village d'Aydius. (SEBASTIEN BAER / RADIOFRANCE)

Auberge transformée en épicerie

Gilberte peut compter sur la solidarité des habitants qui descendent dans la vallée pour lui faire quelques courses. Le village s'est aussi organisé pour que des produits de première nécessité soient accessibles sans déplacement. L'auberge d'Aydius, contrainte à fermer, s'est ainsi transformée en épicerie. "On a enlevé toutes les tables et chaises et fait un plot central où on vend des légumes, des produits de première nécessité", relate Alexandre, patron de l'auberge. Ce point de vente permet aux villageois d'"éviter de descendre, et d'éviter surtout le stress de se mélanger dans les centres commerciaux, explique l'hôtelier. Et puis ça nous permet d'essayer de sauver notre commerce parce que le chiffre d'affaires est en baisse."

Alexandre, le patron de l'auberge transformée en épicerie le temps du confinement. (SEBASTIEN BAER / RADIOFRANCE)

Panne d'eau potable et coupures de réseau

Le 17 avril, une fuite a privé le village d’eau potable pendant trois jours. Isolés, les habitants se sont mobilisés et ont réglé le problème. Ce sont ces liens forts qui aident à traverser les épreuves, assure le maire, Bernard Choy. "La solidarité, on n'a pas attendu le coronavirus pour l'avoir à Aydius. Parfois on a des avalanches, qui vont nous couper du reste de la vallée pendant un ou deux jours. Il peut y avoir des éboulements de terrain aussi. Donc les gens sont habitués à vivre des moments forts et tout ça, ça nous donne de l'énergie pour traverser les moments difficiles", explique le maire.

Bernard Choy, le maire d'Aydius.  (SEBASTIEN BAER / RADIOFRANCE)

Mais l’isolement complique parfois les choses. Des coupures de réseau mobile ont perturbé le travail d'Isabelle, secrétaire médicale en télétravail qui a basculé sa ligne professionnelle sur son téléphone portable. "C'est arrivé trois ou quatre fois. Si c'est une urgence, une personne qui ne se sent pas bien ou en détresse respiratoire, forcément ça peut poser problème. Surtout qu'on a une population âgée en très grand nombre dans la vallée", souligne-t-elle. Le village ne déplore heureusement aujourd'hui aucun cas avéré de coronavirus parmi ses habitants.

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