: Vidéo Le confinement change-t-il notre rapport au temps ?

La France est entrée dans sa sixième semaine de confinement. Une situation inédite qui bouleverse notre rapport au temps. Si pour le philosophe et physicien Etienne Klein, la durée du confinement est un paramètre important, il estime que c'est d'abord une affaire d'espace. "Un problème de mètres carrés, mètres cubes, on ne peut plus circuler librement", souligne-t-il. Le philosophe va même plus loin : "C'est presque un fait social total, ça nous donne une idée, même si elle en demeure très lointaine parce que les conditions sont quand même très différentes, de ce qu'est la condition carcérale ou pénitentiaire."

Quand la notion d'espace articule notre rapport au temps

Ainsi, le rapport au temps va varier en fonction de la situation spatiale propre à chacun. "Le confinement, qui vaut pour tous en fait, se décline de façon très inégalitaire", précise Etienne Klein. C'est cette restriction spatiale qui va entraver notre capacité à nous projeter dans le futur. "On est en quelque sorte enfermé spatialement mais aussi dans le présent", explique-t-il. Cela freine également notre aptitude à penser au passé. "Regardez comment les grands débats qui nous agitaient il y a deux mois paraissent remonter à des périodes pré-glaciaires", dit Etienne Klein.

Etienne Klein a notamment publié l'essai "Ce qui est sans être tout à fait".