: Vidéo "On ne voudrait pas que l'Alsace devienne Coronaland" : à Mulhouse, il reste une bataille d'image à gagner
C’est une ville qui a particulièrement souffert et qui renaît : les équipes d’"Envoyé spécial" sont retournées à Mulhouse prendre des nouvelles de ceux que la vague épidémique de coronavirus et le confinement ont frappés de plein fouet. Mais les habitants ont une autre bataille à mener : effacer l'image assombrie de leur ville.
Début mars, au début du confinement, les journalistes d'"Envoyé spécial" étaient présents quand son hôtel s'est vidé. Emu, Jonathan Ricard l'est encore aujourd'hui, comme il le dit lui-même : "Ça fait une drôle d'impression. Il y a deux mois et demi, on ne se serait jamais dit qu'on serait arrivés à ce stade, que je serais en train de vous parler avec des plaques en Plexi, un masque sur le visage, en gardant mes distances… C'est un peu étrange !"
Dans cet hôtel, 9 réservations sur 70 chambres
Situé en centre-ville, son établissement a rouvert, avec toutes les précautions nécessaires. Les réservations ont repris, timidement : sur 70 chambres, seules 9 sont réservées. Pour la sécurité des femmes de ménage et des clients, le ménage n'y sera pas fait durant le séjour de ces derniers. Ce soir-là, deux clientes se présentent, deux vendeuses venues remplacer des collègues. Des masques jetables leur sont aussitôt fournis.
Annulations pour cas de "force majeure : Covid-19"
Malgré le déconfinement, les annulations sont encore très nombreuses. Motif : toujours le même, "force majeure, Covid-19". Elles sont parfois accompagnées de messages qui minent le moral de Jonathan. "Nous on adore l'Alsace, mais pour le moment, on va pas trop bouger, car gros risques pour nous" ; "Mulhouse est infestée par le virus, il n'est pas question qu'on vienne" ; "Vous êtes inconscients, le virus est partout à Mulhouse"...
"C'est un peu la double peine"
"C'est un peu la double peine, soupire le gérant. On a été fortement touchés sanitairement dans la région, c'est vrai. Et maintenant, économiquement, ça risque d'être plus long, parce qu'on a un combat d'image à gagner qui est dantesque, devant nous ; on ne voudrait pas que l'Alsace devienne Coronaland… c'est le risque, on en a bien conscience."
Extrait de "Mulhouse, retour à la vie", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 28 mai 2020.
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