DMLA : première implantation de rétine artificielle
C’est une première pour le traitement d’une personne souffrant de dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA). Ray Flynn, un retraité britannique, de 80 ans a bénéficié de l'implantation "réussie" de la prothèse rétinienne Argus II, a annoncé le 22 juillet 2015 l'équipe médicale de l'hôpital de Manchester qui a pratiqué l'opération.
La DMLA, marquée par une dégradation d'une partie de la rétine (la macula), est la première cause de handicap visuel chez les personnes de plus de 50 ans. Les tests réalisés chez cet homme montrent qu’il a retrouvé la perception au niveau de sa vision centrale perdue depuis de nombreuses années, a indiqué le professeur Paulo Stanga, chirurgien ophtalmologiste au Manchester Royal Eye Hospital. Ces tests consistaient à identifier des motifs blancs et noirs de différentes orientations sur un écran d’ordinateur.
"Je vois avec mes yeux fermés !", s'est exclamé Ray Flynn. En effet, le dispositif comprend une paire de lunettes équipée d'une caméra miniature, d’un boîtier électronique portatif qui retraite les données visuelles captées par la caméra et d’un implant posé directement sur la rétine. Les informations perçues par la caméra sont transmises à l’implant qui stimule à son tour la rétine déficiente avec des impulsions électriques, déclenchant ainsi la perception visuelle. L’information n’a plus besoin de passer par l’œil. "Je dois maintenant m'habituer à ce dispositif et ensuite j'espère que cela fera une grande différence. Je ne suis pas sûr que cela marche, mais il y a déjà eu ces tests de réalisés. Attendons de voir les résultats à long terme !", a confié Ray Flynn.
Une prothèse déjà utilisée pour les rétinites pigmentaires
Cette prothèse, fabriquée par la société californienne Second Sight, a déjà été implantée chez des personnes souffrant de rétinite pigmentaire, une maladie qui conduit à la perte du champ visuel. Des systèmes similaires de "rétines artificielles" mis au point par trois sociétés, aux États-Unis, en Allemagne et en France, équipent actuellement une centaine de personnes dans le monde.
Cet essai faisait partie d’un projet clinique pour tester la possibilité de traiter les patients atteints de la forme sèche de la DMLA (qui concerne 80% des cas) avec ce dispositif. Après ce premier succès, l’équipe médicale espère pouvoir l’implanter prochainement chez de nouveaux patients.
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