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Epidémie de bronchiolite : "Dans 90% des cas, on en guérit sans traitement au bout d'une semaine"

L'épidémie de bronchiolite a débuté dans l'Hexagone. Le pédiatre Robert Cohen rappelle que c'est une maladie bénigne et qu'il ne faut pas paniquer.

Article rédigé par Carole Bélingard - propos recueillis par
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Une séance de kinésithérapie pour un enfant atteint de bronchiolite, à Saint-Etienne (Loire), le 7 janvier 2010. (MAXPPP)

Nez qui coulent, gorges qui grattent… Les températures se refroidissent et apportent leur lot de microbes. Chez les bébés, c'est souvent synonyme de bronchiolite. L'épidémie est d'ailleurs déclarée en Ile-de-France et elle est sur le point de l'être en Bretagne, Normandie, Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, selon le bulletin de Santé publique France, publié mercredi 8 novembre. Avec Robert Cohen, pédiatre et membre de la Société française de pédiatrie, franceinfo fait le point sur ce virus qui atteint, chaque année en France, près de 30% des enfants de moins de 2 ans.

Franceinfo : Y a-t-il une recrudescence de cas de bronchiolite ?

Robert Cohen : Non, pas du tout. On en parle beaucoup plus, c'est tout. Il s'agit en fait du virus respiratoire syncytial. Chez les adultes et les grands enfants, il donne un rhume, voire une bronchite. Chez les enfants de moins de 2 ans, on parle de bronchiolite. Tous les ans, il y a des épidémies. Leur intensité diffère d'une année sur l'autre, comme la grippe. Le nombre de cas peut varier du simple au double. Mais il faut attendre la fin de la saison pour tirer un bilan. Il faut bien rappeler que la bronchiolite est une maladie très bénigne. Dans 90% des cas, on en guérit sans traitement, et au bout d'une semaine. La proportion d'hospitalisations est infime. 

Il n'y a donc pas de traitement ?

A ce jour, aucun traitement, aucun antiviral, aucune kinésithérapie n'a fait la preuve de son efficacité [Santé publique France indique toutefois que, dans certains cas, des séances de kinésithérapie respiratoire peuvent être prescrites]. Néanmoins, des vaccins sont en préparation, et c'est une bonne chose. Car même si sur l'ensemble des cas de bronchiolite, peu mènent à des hospitalisations, cela représente tout de même 20 000 à 30 000 hospitalisations chaque année. Cela a donc un coût pour la société. Et c'est stressant pour les parents, car on est souvent obligé d'intuber les nourrissons pour les aider à respirer.

Comment réagir si son bébé contracte une bronchiolite ?

Il ne faut surtout pas paniquer. Il y a trois éléments à surveiller : si son enfant ne s'alimente pas correctement – en clair, s'il mange moins de 50% de sa ration journalière habituelle –, s'il lutte pour respirer et si sa respiration est rapide. Là, il faut consulter son médecin. Mais sinon, il n'y a aucune urgence à consulter. Il n'est même pas nécessaire de consulter de manière automatique. Et surtout, il ne faut pas se précipiter aux urgences, où il pourrait attraper autre chose. 

Y a-t-il des bons gestes à adopter pour éviter ce virus ?

C'est compliqué. Ce qu'il faut éviter, c'est que les nourrissons de moins de 3 mois et les bébés plus âgés mais fragiles, ayant des pathologies pulmonaires ou cardiaques, ne l'attrapent. Dans ces cas-là, on conseille aux parents de bien se laver les mains et de ne pas fréquenter les lieux où il y a de la foule durant la période de l'épidémie, soit, en général, de fin octobre à début janvier. 

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