Épidémie de coronavirus MERS en Corée du Sud : quatre choses à savoir
Qu'est-ce que le coronavirus MERS ? Quels sont les symptômes de l'infection ?
Les coronavirus sont une sous-famille de virus infectant les voies digestives et respiratoires supérieures des nombreuses espèces (oiseaux, mammifères). La surface de la coque de ces virus présente des prolongements suggérant une "couronne" - d'où le nom de coronavirus, abrégé CoV. Six souches de coronavirus sont susceptibles d'atteindre l'homme, parmi lesquels le tristement célèbre SRAS-CoV, responsable du syndrome respiratoire aigu sévère.
Comme SRAS-Cov, le coronavirus MERS provoque une infection des poumons, et les personnes touchées souffrent de fièvre, de toux et de difficultés respiratoires. A la différence du SRAS, il génère également une défaillance rénale. Il n'existe actuellement aucun vaccin ou traitement pour cette maladie.
Ce virus est-il aussi dangereux que celui du SRAS ?
Selon le recensement de l'Organisation mondiale de la santé, 36% des personnes atteintes par le coronavirus MERS décèdent.
Ce virus apparait ainsi plus mortel que celui causant le SRAS (qui avait fait près de 800 morts dans le monde en 2003). Mais il semble en revanche bien moins contagieux. Selon l’OMS, le virus ne passerait pas aisément d’une personne à une autre (une proximité prolongée avec un patient semble nécessaire).
La maladie semble se transmettre par des voies similaires à celle de la grippe (absorption de postillons, mise à la bouche de mains ayant été en contact avec le virus).
Quelle est l'origine de l'épidémie en Corée du Sud ?
Le premier cas humain d'infection au virus a été constaté post-mortem en 2012 chez un Saoudien. MERS signifie "Middle-East Respiratory Syndrome", soit syndrome respiratoire du Moyen-Orient. En France, on devrait donc plutôt parler de coronavirus SRMO.
Plus de 20 pays ont été touchés par MERS-CoV depuis 2012. La plupart des cas recensés l’ont été en Arabie saoudite (plus de 400 décès recensés) et dans la péninsule arabique. Au printemps 2013, deux cas ont été confirmés en France, chez un voyageur de retour de Dubaï, puis chez son voisin de chambre à l’hôpital.
L'origine de l’actuelle épidémie en Corée du Sud est imputée à un homme de 68 ans, diagnostiqué deux semaines après son retour d'un séjour au Moyen-Orient au cours duquel il a passé deux jours en Arabie saoudite, premier foyer de la maladie.
Combien de personnes sont infectées en Corée du Sud ? Combien sont décédées ?
A la date du 15 juin, le ministère de la Santé sud-coréen recensait 150 cas confirmés d’infection au coronavirus MERS (ils étaient 41 au 5 juin).
Ce 15 juin, le ministère confirmait également que seize patients étaient pour déjà décédés des suites de l’infection (ils étaient quatre en date du 5 juin).
La première victime était une femme de 58 ans, décédée le 1er juin de déficience respiratoire aiguë. La plupart des autres décès concernent des personnes agées de plus de 60 ans. Le ministère a récemment souligné que "[toutes les victimes] souffraient déjà d'autres maladies avant de contracter le virus".
Selon les autorités sanitaires sud-coréennes, plus de 5.200 personnes auraient été directement ou indirectement exposées à des patients infectés, et auraient été placées à des degrés divers en quarantaine, en centre médical ou chez elles. Début juin, 2.000 personnes étaient encore placées en quarantaine ou sous observation dans plusieurs hôpitaux du pays, dont la liste n’a pas été communiquée par les autorités.
A noter, enfin, qu'un Sud-Coréen âgé de 38 ans a été admis d'urgence ce 13 juin à l'hôpital de Bratislava (Slovaquie), sur soupçon de contamination par le coronavirus Mers. Le 14 juin, l’hôpital indiquait que les résultats des tests étaient pour l’heure négatifs, mais qu’une seconde série d’examens était toujours en cours.
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