Épilepsie : "Toutes les fonctions du cerveau peuvent être transitoirement interrompues par cette maladie souvent invisible", souligne un médecin
3% de la population est touchée par des crises d'épilepsie, indique le professeur Fabrice Bartolomeï, chef du service d’épileptologie et rythmologie cérébrale à l'hôpital de la Timone à Marseille.
Ce 14 février est aussi la journée internationale de l'épilepsie, une maladie neurologique chronique méconnue alors qu'elle touche 50 millions de personnes dans le monde dont près de 700 000 en France."Toutes les fonctions du cerveau peuvent être transitoirement interrompues par cette maladie souvent invisible", explique lundi sur franceinfo le professeur Fabrice Bartolomeï, chef du service d’épileptologie et rythmologie cérébrale à l'hôpital de la Timone à Marseille.
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franceinfo : Qu'est ce que l'épilepsie exactement ?
Fabrice Bartolomeï : C'est un ensemble de maladies qui sont caractérisées par des troubles transitoires des rythmes électriques du cerveau et qui sont à l'origine des signes cliniques des différentes formes d'épilepsie. L'image la plus connue est celle de la crise convulsive, mais c'est une crise sur dix. Cela peut être un trouble transitoire de la pensée, des hallucinations transitoires, des troubles du comportement transitoires, une absence transitoire. Toutes les fonctions du cerveau peuvent être transitoirement interrompues, modifiées par ces anomalies des rythmes électriques.
Cette maladie est-elle toujours visible ?
En dehors des crises, cette maladie est souvent invisible. Cela crée un handicap particulier.
"Beaucoup de gens sont épileptiques sans que cela se voit. Cette maladie peut toucher les enfants et les adultes."
Pr Fabrice Bartolomeï, chef du service d’épileptologie et rythmologie cérébrale à Marseilleà franceinfo
Cela touche une personne sur 100 et vous avez une incidence plus forte après 55 ans puisque 3% de la population est touchée par des crises d'épilepsie. Le vieillissement cérébral est un facteur de risque.
Y a-t-il des prédispositions ? Quels sont les traitements ?
Il peut y avoir des prédispositions familiales, génétiques. Il y a beaucoup de traitements antiépileptiques, des médicaments qui vont s'opposer à ces anomalies. Ils sont donnés en mono-traitement ou en association. Sur les cas résistants à ces traitements, à peu près 30% des patients, on peut aller jusqu'à une chirurgie qui est le seul traitement curatif de cette maladie.
Faut-il lancer un plan national, selon vous ?
Il y a sûrement différent niveau d'action possible dans un plan national. Une meilleure information du public, des professionnels de santé qui doivent être mieux formés, des structures hospitalières qui soient adaptées à la prise en charge de ces patients. Il faut des moyens de diagnostic assez importants, des techniques d'encéphalogrammes fines, des neurologues dont la formation comporte une formation spécifique en épilepsie, des neuropédiatres et souvent, ce qui pêche, c'est le nombre de ces médecins dans certaines régions en France.
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