Grippe aviaire : "La situation est inquiétante", alerte le directeur général délégué de l'agence sanitaire Anses

"Plusieurs foyers" de contaminations ont été identifiés "dans l'est de la France mais également en Bretagne" selon Gilles Salvat.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un élevage de canards à Meracq dans le Béarn le 4 septembre 2019. (QUENTIN TOP / HANS LUCAS)

"La situation est inquiétante", alerte mercredi 6 décembre sur France Inter Gilles Salvat, directeur général délégué de l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire et alimentaire), alors que le gouvernement a relevé mardi le niveau de risque lié à la grippe aviaire en France métropolitaine à son maximum. Cette décision a été prise notamment en raison de la présence du virus chez des "oiseaux sauvages qui descendent du Nord vers le Sud pour leur migration hivernale, passant au-dessus du territoire" français.

L'exécutif prend aussi des précautions après la détection de "plusieurs foyers" contaminés "dans l'est de la France mais également en Bretagne", explique Gilles Salvat. Les autorités ont observé "depuis la semaine dernière, quatre foyers, dont trois dans le Morbihan et un dans la Somme, sur des dindes qui ont contaminé des oiseaux domestiques, conduisant à l'abattage de ces oiseaux". Il estime que ces dernières semaines "quelques dizaines de milliers de dindes ont été abattues".

Les canards semblent épargnés pour le moment

Le directeur général délégué de l'Anses note par ailleurs que contrairement aux années précédentes, les canards semblent épargnés par le virus. "On espère que c'est lié au fait qu'on vaccine les canards", soutient Gilles Salvat. En effet, la vaccination dans les élevages de plus de 250 canards a été rendue obligatoire en France. Depuis, l'Anses comptabilise "8 millions de premières doses administrées et 6 millions de doses de rappel".

Pour maîtriser le virus, le directeur général délégué de l'Anses appelle à "mettre les oiseaux à l'abri", mais reconnaît que "cela ne suffit pas". "Il faut donc absolument renforcer les mesures de biosécurité, c'est-à-dire tout ce que l'éleveur fait pour éviter de faire rentrer le virus dans son élevage", plaide Gilles Salvat. Il explique que pour l'heure aucune vaccination n'est autorisée en France pour les dindes. Si des "vaccins existent" et ont notamment été testés en Italie, "ils sont beaucoup moins efficaces", assure le directeur général délégué de l'agence sanitaire. Il précise en outre que "le ministère de l'Agriculture a considéré qu'il était difficile dans l'immédiat de vacciner les dindes, car ces vaccins n'ont pour l'instant pas d'autorisation de mise sur le marché".

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