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Grippe aviaire : malgré les clients fidèles, les producteurs sont inquiets

Alors que le niveau de risque de grippe aviaire est passé à "élevé", les producteurs redoutent un nouveau coup dur, après l'épizootie du printemps. Certains ont beaucoup investi, en vain.

Article rédigé par Antoine Balandra, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
C'est dans cet élevage d'Almayrac, dans le Tarn, qu'a été découvert un nouevau foyer de grippe aviaire (THIERRY BORDAS / MAXPPP)

A quelques semaines de Noël, la grippe aviaire va-t-elle de nouveau gâcher la fête ? En tout cas, la France a relevé lundi 6 décembre le niveau de risque à "élevé". C'est la conséquence de la découverte de nouveaux cas : plusieurs foyers du virus H5N8, hautement pathogène, ont été découverts dans des élevages du Tarn et du Lot-et-Garonne.

Cette fois, le virus est véhiculé par des oiseaux migrateurs, et il est foudroyant pour les canards et autres volailles. Le ministère de l'agriculture souhaite donc l'éradiquer au plus vite, car les éleveurs sont inquiets.

Exemple sur le marché du Bugue, en Dordogne : sur l'étal de Jean-François Roudier, sous la grande halle, les manchons, les magrets et les foies gras ont fière allure. Ce producteur élève chaque année 5 000 canards à Saint-Avit-de-Vialard (Périgord noir), mais avec l'arrivée du nouveau virus, le moral est un peu dans les chaussettes : "Il y a de quoi s'inquiéter ! C'est notre avenir, c'est notre production principale, on ne vit que de ça."

Les clients restent fidèles malgré le virus

Avec la première crise de grippe aviaire au printemps et le vide sanitaire, Jean-François Roudier a déjà investir beaucoup dans des équipements de biosécurité : il a perdu dans l'affaire près de 150 000 euros !

Heureusement, sur le marché, les Périgourdins n'ont pas l'intention d'arrêter de lui acheter du foie gras : "J'ai confiance en mes fournisseurs, confie une passante, s'il me vend du foie gras, c'est qu'il sait qu'il est de qualité, qu'il n'a pas la grippe aviaire."

"Je vais en manger pour Noël, bien sûr, explique une autre, ça ne risque rien du tout. Et puis on mange tellement de choses qui ne sont pas bonnes au quotidien."

Mais l'avenir reste pourtant très incertain pour les producteurs, se désole Jean-François Roudier : "Il va falloir apprendre à vivre avec la crise. Après, on sait qu'il n'y a pas de conséquence sur l'humain, le consommateur n'a pas de crainte à avoir, il faut qu'il le sache."

Vivre avec la crise suppose un nouveau confinement des canards pour tous les producteurs de France pour éviter tout contact avec les oiseaux migrateurs.

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