La peste de 1720, un souvenir à ancrer dans les mémoires
De retour de Syrie, le Grand-Saint-Antoine transportait de précieuses étoffes… et la bactérie Yersinia pestis. Lorsqu’il accoste près de Marseille, plusieurs marins sont déjà morts. Mais les armateurs du navire parviennent à passer outre la quarantaine normalement imposée en ces circonstances et la maladie se propage rapidement dans tout le sud de la France.
Fin juillet, l’ordre est donné de brûler le navire et sa cargaison. Mais celui-ci ne sera appliqué qu’à la fin du mois de septembre. Le bateau sombra au large de Marseille. L'épidémie décrut rapidement.
De nouveaux cas de peste furent recensés entre avril et août 1722, puis l'épidémie fut considérée comme définitivement enrayée.
On ignorait, à l'époque, que l'agent causal de la maladie était une bactérie, et que son vecteur principal était la puce.
L'épave du Grand-Saint-Antoine fut redécouverte par des plongeurs en 1978 et quelques vestiges remontés les années suivantes à la surface. Certains d’entre eux, sont exposés sur l'île de Ratonneau (située face à Marseille), dans le bâtiment de l’ancien Hôpital Caroline. Depuis 1982, l’ancre du Grand-Saint-Antoine reste conservée dans de l'eau de mer à l'Institut national de plongée professionnelle. Elle a fait l'objet en 2012 de travaux de restauration et de mesures de protection en vue de son exposition à l'air libre.
"Cette ancre est l'un des rares témoignages maritimes, si ce n'est le seul, de ce navire qui a amené le bacille de la peste en 1720", a raconté à l'AFP le directeur du musée, Laurent Védrine. "C'est un objet très, très important, tout ce qui pouvait rappeler l'épidémie a été détruit", a-t-il observé.
Installée désormais à l'entrée du musée, ce bien culturel maritime, propriété de l’État, pèse près d'une tonne, avec une verge de 3,80 mètres et des pattes de 2,50 mètres.
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