La pollution diesel coûte chaque année plus de 50 milliards d’euros aux Européens
S’ils ne sont pas seuls à contribuer à la mauvaise qualité de l’air, les moteurs diesel ont leur part dans le développement de nombreuses pathologies causées par les particules fines, les oxydes d’azote ou leurs dérivés. Des troubles respiratoires aux cancers en passant par les naissances prématurées, le diesel pèse sur la santé publique… avec un coût indéniable pour l’économie.
L’organisation non gouvernementale EPHA (Alliance européenne de Santé publique) a cherché à quantifier cet impact, ainsi que celui de la pollution automobile en général, dans 28 pays de l’Union Européenne.
Si l’essentiel des conséquences identifiées sont liées à la santé, divers autres effets ont été pris en compte par les auteurs de ces travaux : impacts des oxydes d'azote sur l’acidification de l'eau et du sol (effets sur les écosystèmes), effets de l’ozone sur les processus de photosynthèse ou sur la dégradation de certains matériaux, ou encore la contribution des émissions à l’effet de serre.
Voir également : Dieselgate : des milliers de décès prématurés imputables à la fraude
Plusieurs scénarios pour 2030
Selon l’estimation "basse" réalisée par l’EPHA, en 2016, le coût total de la pollution de l'air liée au trafic routier dans les 28 pays étudiés s'élevait à 66,7 milliards d’euros, dont 55,4 directement liés au diesel. Les deux tiers de ces coûts sont liés aux dioxydes d’azote, un peu moins d’un tiers étant imputables aux particules ultrafines.
L’EPHA note toutefois que des recherches récentes ont identifié de nouveaux effets délétères aux dioxydes d’azote, et amènent à réévaluer l’estimation. En intégrant ces nouveaux paramètres, le trafic routier aurait coûté 79,8 milliards d’euros à l’Europe en 2016, dont 59,9 du fait du diesel. Les auteurs précisent que les estimations intègrent uniquement les facteurs "pour lesquels une relation de cause à effet avec la santé a été prouvée", et non celles pour lesquelles cette relation reste suspectée. Ils n’est donc pas impossible que l’addition s’avère, à terme, plus lourde que celle aujourd’hui posée sur la table.
Avec la réduction progressive du parc automobile diesel en Europe et son remplacement par des motorisations alternatives, les chercheurs estiment qu’en 15 ans, les coûts de la pollution automobile chuteront entre 19,5 milliards d'euros (selon le premier modèle) et 25,6 milliards d'euros. L’EPHA estime qu’avec des politiques volontaristes (interdiction des véhicules les plus anciens dans les grandes villes, promotion des véhicules électriques), les coûts pourraient encore être réduits de plus d’un quart. Dans un scénario où l’interdiction des véhicules les plus anciens serait généralisée à l’ensemble de l’Europe, les coûts seraient divisés par deux.
la rédaction d’Allodocteurs.fr
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.