Le choléra : véritable "bombe à retardement" pour les Rohingyas ?
Comme si les massacres et l’exil forcé ne suffisaient pas, les Rohingyas vivent à l’ombre d’une nouvelle menace : le choléra. L’avertissement émane du secrétaire général de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR, aussi appelée Croix-Rouge), Elhadj As Sy : "Nous avons toutes les raisons de craindre des flambées de choléra. Nous sommes véritablement assis sur une bombe à retardement."
Quelque 900.000 musulmans rohingyas de Birmanie s'entassent dans des conditions insalubres dans des camps de tentes dans le sud du Bangladesh, où plus de 600.000 d'entre eux sont arrivés depuis fin août pour fuir ce que l'ONU considère comme une "épuration ethnique". Les conditions dans les camps sont "difficiles à décrire" et "fendent véritablement le cœur", juge M. Sy, qui s'est rendu sur place la semaine dernière pendant trois jours.
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Alors que les camps manquent notamment de toilettes et de système d'acheminement d'eau, la FICR craint que le choléra ne fasse son apparition malgré la campagne de vaccination anticholérique lancée le 10 octobre. Cette opération est la plus vaste campagne de distribution de vaccins contre le choléra menée dans le monde depuis celle conduite à Haïti en 2016. Quelque 679.000 personnes ont bénéficié de cette mobilisation selon un communiqué de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) du 20 octobre.
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Aucun cas de choléra n'a été détecté jusqu'à présent, mais la FICR, qui a ouvert le mois dernier un hôpital de campagne près des camps, a constaté de nombreux cas de diarrhée aiguë. Les conditions d'hygiène doivent être améliorées pour éviter l'apparition du choléra, a alerté M. Sy.
Mais le choléra n'est pas la seule menace, a-t-il relevé, soulignant l'apparition "assez inquiétante" de cas de rougeole parmi les enfants. Jusqu'à présent, 67 cas de ce virus hautement contagieux ont été enregistrés, mais les autorités du Bangladesh ont indiqué que la situation était sous contrôle alors qu'une campagne de vaccination était en cours. M. Sy a par ailleurs souligné que le personnel de l'hôpital de campagne de la FICR avait également dû soigner des personnes qui avaient été blessées en Birmanie ou durant leur périlleuse fuite vers le Bangladesh.
Avec AFP
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