Le nombre d'arrêts-maladies indemnisés a reculé en 2023 chez les salariés du privé et les contractuels de la fonction publique

Ce repli de 327 millions à 286 millions de journées indemnisées entre 2022 et 2023 s'explique par "la fin des arrêts dérogatoires à compter du 1er février 2023" du fait du "net recul de l'épidémie" de Covid-19, expliquent les auteurs de l'étude publiée vendredi.
Article rédigé par franceinfo
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Une carte Vitale et un stéthoscope sont posés sur un formulaire d'arrêt de travail, le 13 février 2024, à Paris. (ERIC BERACASSAT / HANS LUCAS / AFP)

Dans ce domaine, l'incendie du Covid-19 est éteint, mais le feu couve toujours. Le nombre de journées d'arrêt-maladie indemnisées par l'Assurance-maladie a reculé de 12,5% en 2023 dans le privé et parmi les contractuels de la fonction publique, atteignant un plus bas inédit depuis début 2020, révèle la Drees (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques), vendredi 13 décembre. "L'année 2023 marque la sortie de crise", mais "les arrêts-maladies reviennent à un niveau qui demeure beaucoup plus élevé que celui de 2019", souligne l'organe rattaché au ministère de la Santé dans une étude.

Ce repli de 327 millions à 286 millions de journées indemnisées entre 2022 et 2023 s'explique par "la fin des arrêts dérogatoires à compter du 1er février 2023 [il y en a eu 349 694 en janvier 2023]" du fait du "net recul de l'épidémie", expliquent les auteurs de l'étude. Si l'on ne tient pas compte de ce dispositif mis en place pour les cas positifs, les cas contacts et les personnes vulnérables, les arrêts-maladies pris en charge par l'Assurance-maladie sont en réalité restés stables l'an dernier.

Ces données doivent toutefois être interprétées avec prudence. Elles portent seulement sur les arrêts supérieurs à trois jours, les seuls à donner lieu à une indemnisation par la Sécurité sociale en raison du délai de carence imposé aux salariés et aux contractuels. De même, elles ne renseignent pas sur la situation des fonctionnaires, ceux-ci relevant d'un régime d'indemnisation qui ne dépend pas de l'Assurance-maladie.

Des dépenses orientées à la hausse pour l'Assurance-maladie

Sur cette base, la Drees relève une "hausse tendancielle du volume" d'arrêts-maladies depuis 2010, qui "s'est accentuée" depuis 2019. Cette croissance s'explique notamment par le vieillissement de la population active et la progression de l'emploi des seniors. Les 55-64 ans, tout comme les femmes, sont ici surreprésentés.

Une telle tendance peut aussi témoigner "d'une dégradation des conditions de travail", en lien avec une exposition accrue "à certaines pénibilités physiques et aux contraintes psychosociales", selon l'étude. Elle peut également résulter "pour partie" d'arrêts injustifiés, avancent prudemment les auteurs.

En outre, cette évolution s'accompagne d'un alourdissement de la facture pour l'Assurance-maladie, qui n'échappe pas à l'inflation. La dépense consacrée à l'indemnisation des salariés du privé et des contractuels de la fonction publique a atteint 10,2 milliards d'euros l'an dernier, contre 11,2 en 2022 (mais 9,6 cette année-là, hors arrêts dérogatoires). Près de la moitié de cette somme a été consacrée aux indemnités journalières des arrêts longs de plus de six mois, qui "représentent seulement 7% des arrêts, mais 45% de la dépense". Là encore, les niveaux restent supérieurs à l'avant-Covid-19 : en 2019, les arrêts-maladies avaient coûté un peu moins de huit milliards d'euros à la Sécurité sociale.

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