NASH, la maladie du "foie gras humain" augmente le risque de cancer
La NASH est une stéatohépatite non alcoolique, autrement dit une maladie qui touche les patients dont le foie est trop gras. L'accumulation de graisse dans cet organe s'accompagne d'inflammation et de lésions cellulaires identiques à celles qu'aurait causées une hépatite alcoolique. Sans douleur, ni symptômes, la NASH est une maladie silencieuse.
Souvent diagnostiquée au détour d'une prise de sang, presque par hasard, la NASH est une maladie qui toucherait avant tout les patients diabétiques ou obèses car si elle n'est pas liée à la consommation d'alcool, cette maladie serait due à une autre addiction : le sucre.
Cette maladie est devenue la première cause de transplantation du foie aux Etats-Unis, a souligné le Pr Lawrence Serfaty (Hôpital Saint-Antoine, Paris) à l'occasion du congrès dédié à cet organe "Paris Hepatology Conference", organisé les 30 et 31 janvier.
Il n'existe aucun médicament approuvé, aucune pilule miracle, contre la Nash qui concerne 1% de la population en France et 5% aux Etats-Unis, selon les spécialistes.
Le meilleur traitement actuel repose sur la perte de poids grâce à un régime hypocalorique (pauvre en sucres à absorption rapide et lente) et la pratique régulière d'une activité physique. Une perte de poids de 8 à 10% permet d'améliorer la fonction hépatique et réduit le risque cardiovasculaire, première cause de mortalité chez ces patients. L'équilibre du diabète, voire la chirurgie bariatrique dans les obésités sévères, contribuent également à améliorer l'état du foie.
"Une centaine de compagnies, essentiellement américaines, ont des molécules en développement (phases 1 à 3)" et il y a plus d'une centaine d'essais dans le monde visant plusieurs cibles (la fibrose, le métabolisme des lipides, du glucose, l'inflammation...)", selon le Pr Serfaty. Le traitement sera probablement une combinaison, ajoute-t-il, citant le nom de deux molécules à venir, l'acide obéticholique et l’elafibranor.
Les maladies chroniques du foie (virales, alcoolique, métabolique...) touchent près d'un milliard de gens dans le monde. La Nash représente 10% d'entre elles, loin derrière les hépatites virales, mais elle pourrait atteindre 25% dans le futur, relève le Pr Patrick Marcellin, président du congrès. En France, avec un tiers d'adultes en surpoids et 15% qui présentent une obésité, le nombre de Nash devrait augmenter inévitablement, s'inquiètent les spécialistes.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.