Automne-hiver, le temps de la dépression saisonnière
Dépression saisonnière : en cause le manque de lumière
Une tristesse soudaine, une léthargie tenace, une envie folle de dormir ou de manger, une baisse de libido, de l'anxiété... Tous ces symptômes peuvent faire penser à une dépression saisonnière, une affection à ne pas confondre avec le petit coup de blues que beaucoup de personnes connaissent à cette époque de l'année. Egalement appelée trouble affectif saisonnier, elle touche en majorité les femmes (75% d'entre elles disent souffrir de ce mal) ainsi que les enfants. Elle est caractérisée par sa récidive chaque année, à la même période, durant l'automne ou l'hiver.
Comme tous les êtres vivants, nous sommes soumis à des rythmes naturels. Ces rythmes sont régulés par des "synchronisateurs" internes et externes. Parmi les synchronisateurs internes, la lumière est très importante. La lumière joue un rôle dans la régulation de notre horloge biologique et contrôle plusieurs fonctions comme l'alternance veille/sommeil et la sécrétion de certaines hormones.
Après avoir pénétré dans l'oeil, les rayons lumineux atteignent la rétine. Dans la rétine, il y a des cellules capables de transformer le message lumineux en message électrique. Ce message électrique est envoyé au cerveau grâce au nerf optique.
Dans le cerveau, le noyau suprachiasmatique est informé de l'intensité lumineuse extérieure. Ce noyau suprachiasmatique est en lien avec le noyau paraventriculaire puis une glande, l'épiphyse (qu'on appelle aussi glande pinéale), qui sécrète une hormone qui régule les cycles éveil/sommeil et influence notre humeur : c'est la fameuse mélatonine.
Chez les personnes sensibles, la baisse de la luminosité hivernale entraîne une "désynchronisation" de l'horloge interne et perturbe la sécrétion de la mélatonine. Les symptômes de la dépression saisonnière peuvent apparaître.
La dépression saisonnière n'est pas une dépression comme les autres. Souvent, la tristesse et les idées noires ne sont pas au premier plan des symptômes, mais ce sont plutôt les sensations de ralentissement et de pénibilité à faire les choses qui le sont. Ce mal-être lié au manque de lumière durant l'hiver affecterait 4 à 6% des Français.
Traiter l'origine de la dépression saisonnière
Dans toutes les grandes villes en automne, la lumière se fait rare. C'est le début du spleen hivernal. Pour venir à bout de ce trouble affectif saisonnier, le manque de luminosité nécessite d'être pallié. Il est d'abord recommandé d'emmagasiner le plus de lumière possible, de façon naturelle ou artificielle grâce à la luminothérapie.
La luminothérapie est indiquée après avis médical et doit être pratiquée le matin au moins 30 minutes avec une lampe de 10.000 lux, placée à 30 centimètres du visage (ou une heure avec une lampe à 5.000 lux). Ce traitement est efficace dans plus de 75% des cas et une amélioration est souvent observée dès la première semaine de traitement.
Une thérapie cognitivo-comportementale peut aider le patient à travailler les pensées, émotions ou comportements qui entretiennent l'état dépressif. Eventuellement dans les cas les plus sévères, des antidépresseurs peuvent être prescrits, en sachant toutefois que plusieurs semaines ou parfois mois, sont nécessaires pour qu'ils soient efficaces.
En complément du traitement, l'activité physique est fortement conseillée pour entretenir son corps, mais aussi son moral. Elle sera effectuée de préférence le matin, et à l'extérieur.
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