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"Je me suis encore réveillé à 3 heures du matin" : le sommeil des Français passe sous la barre des sept heures, notamment à cause des écrans

À l'occasion de la 19e journée du sommeil organisée vendredi, franceinfo a pu suivre une consultation au centre du sommeil à Paris. 

Article rédigé par franceinfo - Farida Nouar Édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Une adolescente avec une tablette dans son lit (Illustration).  (MAXPPP)

Alors que c'est vendredi 22 mars la 19e journée du sommeil, il y a une sensation désagréable que l'on connait tous : se réveiller fatigué après n'avoir pas assez dormi. Selon l'institut national du sommeil et de la vigilance, près d'un quart des Français somnolent dans la journée parce qu'ils ne dorment pas assez. C'est le cas par exemple de Julie : "Je dors de 23 heures à 3 heures du matin", explique-t-elle à son médecin au centre du sommeil à l'Hôpital Hôtel-Dieu (APHP) à Paris ou elle vient chercher des solutions pour retrouver une nuit réparatrice.

Quand les anxiolytiques ne font plus effet

Après une nouvelle nuit trop courte, où Julie "s'est encore réveillée à 3 heures du matin", le docteur Liath Guettat explique à sa patiente que l'anxiolytique qui l’aide à dormir n’a plus d’effet. a va imposer au cerveau de dormir mais comme le problème de l'anxiété n'est pas résolu, au bout d'un moment ça ne marche plus", explique-t-elle. Julie raconte que parfois elle finit par se lever pour aller manger lorsqu'elle ne trouve pas le sommeil. "Il ne faut surtout pas manger la nuit, lui explique son médecin. Le problème, c'est que le cerveau il va se dire 'tiens manger correspond à dormir'. Après les gens viennent nous voir en nous disant 'je me réveille trois fois par nuit, et trois fois par nuit je mange et j'ai pris depuis 10 kilos, je ne sais plus quoi faire'".

Julie souffre d'apnée du sommeil, ce qui ne l'aide pas à mieux dormir. À cause d’opérations successives à l’œil la septuagénaire ne supporte plus la petite machine qui l’aide à lutter contre son apnée aggravée parce qu'elle dort sur le dos. Le médecin va donc lui trouver une autre solution, plutôt étonnante : "Vous achetez une balle de tennis, vous la mettez dans un foulard et elle doit se trouver en haut de votre dos. Dès que vous vous remettrez sur le dos, ça va vous réveiller et vous vous remettrez sur le côté". L'objectif est d'apprendre à ne plus dormir sur le dos. 

Le problème des écrans

"La tablette, c'est mon troisième bras" dans le lit, confesse Julie. "C'est un vrai problème de société, selon le médecin. Les tablettes, ordinateurs et smartphones, c'est de la lumière bleue et ça bloque la fabrication de mélatonine, donc ça va dégrader tout le sommeil". C'est notamment à cause des écrans que pour la première fois le temps moyen de sommeil quotidien des Français est passé sous la barre des sept heures. Pourtant, cela n’inquiète pas le docteur Guettat. "Un court-dormeur c'est cinq heures, un long-dormeur c'est neuf heures, donc six heures, nous on est content".

En revanche, la spécialiste du sommeil est inquiète de voir de plus en plus d’adolescents dans ses consultations. "C'est assez nouveau et lié à l'utilisation des écrans. Ils vont souvent au lit à minuit, sauf que le cerveau a reçu le signal comme quoi ce n'est pas l'heure de dormir, ils ne vont pas dormir jusqu'à quatre heures du matin, explique Liath Guettat. Typiquement, ils ne vont pas pouvoir se réveiller avant midi". D'après elle, ces jeunes qui dorment moins connaissent ensuite des difficultés : "Souvent, c'est eux qui peuvent se retrouver en échec scolaire ou qui sont tout le temps crevés". L'idéal, c'est d'arrêter les écrans à partir de 21 heures ou 21 heures 30. Ce sera difficile avoue Julie mais elle promet d'essayer.

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