Cet article date de plus de six ans.

Baclofène : le Conseil d'État donne raison à l'ANSM

Le Conseil d'État a donné raison ce 23 mai à l'Agence du médicament (ANSM), qui a abaissé la dose maximale de baclofène recommandés pour le traitement de l'alcoolisme.
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1min
Baclofène : le Conseil d'État donne raison à l'ANSM

Au terme de trois mois d’examen, le Conseil d'État a rejeté la requête d'une malade alcoolique qui contestait la décision de l’ANSM d'abaisser la dose maximale de baclofène autorisée dans les traitements.

Prescrit comme relaxant musculaire depuis les années 1970, le baclofène a été détourné de son usage initial aux fins de traiter l’alcoolisme. S’il est officiellement autorisé à cette fin depuis 2014 grâce à une recommandation temporaire d'utilisation (RTU), diverses études mettent en doute l’étendue de son efficacité.

En 2017, des travaux ont mis en évidence le fait qu’au-delà de 180 mg de baclofène par jour, le risque de décès était augmenté de 100% et le risque d’hospitalisation de 50%, par rapport aux autres médicaments contre l'alcoolisme. Au regard de ces résultats, l'ANSM a décidé en juillet 2017 d'abaisser la dose maximale recommandée pour traiter l'alcoolisme de 300 mg/j à 80 mg/j.

Voir également : Baclofène : une expertise conclut à un rapport bénéfice-risque "négatif"

Les médecins libres de délivrer des doses supérieures ?

Le Conseil d’État a estimé qu’en ajustant les recommandations, "le directeur général de l'ANSM n'a pas entaché son appréciation d'une erreur manifeste". Il a en outre estimé que les médecins pouvaient toujours prescrire des doses plus importantes "[à des] patients pour lesquels [ils jugeraient] le bénéfice supérieur aux risques".

Les partisans du baclofène estiment que les praticiens ne se risqueront pas à délivrer des prescriptions dépassant les seuils recommandés. Les alcoolo-dépendants devraient donc, d'après eux, être cantonnés à des dosages trop faibles, inefficaces.

"Ce sont des dizaines de milliers de vies que votre décision brisera", avait lancé à l'audience l'avocat de la requérante, François Sureau, alors que le rapporteur public avait recommandé de donner raison à l'ANSM.

Avec AFP

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.