Cession potentielle de Doliprane : "C'est un coup de couteau dans le dos" de la part de Sanofi, estime l'ancien ministre de la Santé François Braun

"C'est un enjeu majeur de souveraineté de la France par rapport à la production de médicaments", a martelé l'ancien ministre de la Santé sur franceinfo, ce mardi.
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François Braun, ministre de la Santé et de la Prévention, invité du "8h30 franceinfo" le lundi 15 mai 2023 (FRANCEINFO/RADIOFRANCE)

"C'est un petit peu un coup de couteau dans le dos" de la part de Sanofi, estime ce mardi sur franceinfo François Braun, médecin urgentiste et ancien ministre de la Santé alors que le site de production du Doliprane à Lisieux (Calvados) s'est mis en grève lundi après l'annonce de discussions entre l'entreprise française et un fonds d'investissement américain.

Sanofi, le groupe pharmaceutique français, a annoncé en fin de semaine dernière avoir choisi le fonds d'investissement américain CD&R pour lui céder potentiellement le contrôle d’Opella Healthcare International (OHI), qui commercialise le médicament Doliprane. De nombreuses voix s'inquiètent pour la souveraineté de la France dans la production de médicaments. "C'est stratégique", affirme François Braun, rappelant les "difficultés que nous avons eues sur des pénuries de paracétamol, il y a maintenant deux hivers. C'est un enjeu majeur de souveraineté de la France par rapport à la production de médicaments", martèle l'ancien ministre de la Santé.

Un investissement de "7 milliards d'euros"

Le gouvernement assure qu'il va exiger des garanties à Sanofi, notamment sur le maintien du siège d'Opella en France, et menace le groupe pharmaceutique de "sanctions". "Sanofi est un laboratoire qui a bénéficié du soutien de l'État français pendant les recherches" d'un vaccin contre le Covid, souligne-t-il. "L'État s'est énormément investi dans la production de médicaments dans le cadre du plan santé France 2030, Innovation Santé, avec près de 7 milliards d'euros. Donc cette production doit être maintenue en France", insiste l'ancien ministre de la Santé. François Braun veut également "une garantie d'approvisionnement des pharmacies et des officines et puis un niveau de stock suffisant dans notre pays pour faire face à toutes les demandes que nous pouvons avoir".

Selon François Braun, l'État français a "des moyens pour imposer le maintien de cette production en France". "Il va bien falloir" obliger les industriels à respecter ces garanties.

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