La pénurie de médicaments atteint son record en 2017
530 médicaments étaient en rupture de stock en 2017, soit 30% de plus qu’en 2016. Parmi eux, beaucoup de vaccins, mais aussi des traitements pour soigner les maladies du système nerveux, l'épilepsie par exemple, ou la maladie de Parkinson. Des anti-cancéreux aussi, dont la pénurie engendre un risque grave pour le patient.
En officine ou à l'hôpital, les professionnels de santé doivent trouver des alternatives. Mais elles ne sont pas toujours aussi efficaces. La toxicité du produit peut différer selon les patients. Tous ces traitements ont toutefois un point commun : ils ne sont pas assez rentables pour les laboratoires.
"Les matières premières sont fabriquées à l‘étranger. Tout est délocalisé. On s’expose alors à des problématiques d’approvisionnement, de défauts de qualité...", précise Alain Astier, chef de pharmacie à l'hôpital Henri Mondor de Créteil. D'après lui, les laboratoires profiteraient également des pénuries pour faire monter les enchères.
Le BCNU, par exemple, est prescrit couramment pour traiter certaines tumeurs cérébrales. En 2013, il coûtait 34 euros les 100 mg. En 2014, il s'est retrouvé en rupture de stock avant de réapparaître en 2015… à 900 euros les 100 mg. Il faut débourser 1.500 euros aujourd'hui pour l'obtenir.
"Le laboratoire a trouvé un filon pour faire des bénéfices. Il est le seul à fournir le médicament et il affiche le prix qu’il souhaite. Malheureusement, les patients ne sont pas des consommateurs comme les autres et je trouve ça scandaleux que l’industrie pharmaceutique ne soit pas une industrie éthique", dénonce Jean-Paul Vernant, hémato-oncologue.
La France n’est pas le seul pays concerné par ces pénuries. C’est le cas dans toute l’Europe et en Amérique du Nord.
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