Médicaments : pourquoi la France connait des pénuries
Dans certaines pharmacies, il est impossible de trouver de la cortisone, des vaccins, des anti-cancéreux. La pénurie de médicaments concerne chaque année de nouveaux produits. Lundi 8 juillet, la ministre de la Santé présentait de nouvelles pistes pour améliorer la chaîne de distribution des médicaments.
Dans son arrière-boutique, un pharmacien du Val-de-Marne voit rouge. Des petits points lumineux éclairent ses rayons pour indiquer des rayons vides. Des dizaines de médicaments que le pharmacien n'aura pas avant plusieurs jours. Dans les pharmacies et les hôpitaux, le phénomène prend de l'ampleur d'année en année. 44 ruptures de stock en 2008, 404 en 2013 et 538 en 2017. Les causes : une demande mondiale supérieure à l'offre. Des problèmes d'approvisionnement des principes actifs souvent venus d'Inde ou de Chine, mais aussi des dysfonctionnements en France, dans la chaîne de distribution.
La question épineuse des quotas
Les grossistes répartiteurs achètent les médicaments aux laboratoires et les revendent aux pharmaciens. Eux aussi ne peuvent pas honorer les commandes, à cause des ruptures de stock. En période de tension, certains pharmaciens commanderaient plus par prévention. L'an dernier, un rapport du Sénat sur les pénuries de médicaments pointait un "fort climat de défiance" entre grossistes répartiteurs et laboratoires. Un des points de friction : les quotas. Les industriels limitent volontairement les ventes de certains produits aux grossistes, pour éviter qu'ils ne les revendent à l'étranger en leur faisant de la concurrence. Les laboratoires, eux, estiment que les pénuries n'ont rien à voir avec les quotas.
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