"On ne les donne pas à n'importe qui" : dans ces pharmacies parisiennes, les médicaments anti-rhume sont délivrés "au compte-gouttes"
Actifed, Humex, DoliRhume... Alors que les microbes et virus circulent en ce moment, on serait bien tenté d'en acheter pour mettre fin à un rhume persistant. Pourtant, début décembre 2023, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a renouvelé son appel à la vigilance concernant ces vasoconstricteurs sous forme orale. Selon elle, ces médicaments peuvent en effet provoquer des AVC, mais aussi des infarctus y compris chez les patients les plus jeunes.
Malgré cela, ces médicaments trouvent toujours preneurs ? Dans la majorité des pharmacies parisiennes où nous nous sommes rendues, premier constat : aucun de ces vasoconstricteurs, contenant de la pseudo-éphédrine, n'est vendu en libre-service. "C'est derrière le comptoir, mais pas du tout mis en avant parce qu'il y a des contre-indications", assume Carole, une pharmacienne parisienne.
"On a bien assez de chimie dans le corps"
À la place sur les comptoirs, on trouve principalement des sprays à l'eau de mer : "J'estime qu'on a bien assez de chimie dans le corps pour en rajouter. On a à notre disposition d'excellents produits à base de produits naturels. Il y a de la pédagogie... On est là pour le conseil. Moi, c'est mon credo", plaide-t-elle.
Stratégie similaire dans la pharmacie Océane, située dans le 15e arrondissement de Paris.
Mais pas question non plus pour Younès, docteur en pharmacie, de ne plus délivrer ces médicaments.
Seulement, c'est au compte-gouttes. "On ne les donne pas à n'importe qui. D'abord, on établit notre interrogatoire : est-ce que vous avez déjà eu un antécédent cardiaque ? Est-ce que vous êtes enceinte ? Et on donne également des conseils par rapport à votre âge aussi. Et là, à partir de là, on peut vous conseiller un médicament ou un autre pour pallier aux symptômes du rhume." Pour rappel, un rhume disparaît sans traitement au bout de 7 à 10 jours.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.