Une campagne de sensibilisation en faveur de l'automédication
Maux de tête, picotements dans la gorge ou nez bouché. Les Français sont nombreux, plus de 80%, à avoir eu recours à l'automédication en 2015 pour soigner ce type de symptômes bénins. L'Afipa (Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable) lance, ce lundi 20 juin 2016, une campagne de sensibilisation pour promouvoir cette pratique.
Chaque jour des médecins, pharmaciens représentant de l'Afipa, et des particuliers prendront la parole pour apporter leur éclairage à travers dix chroniques et trois films qui seront diffusés sur les ondes radio et les écrans des officines. Ils expliqueront, entre autres, le principe de l'automédication, son coût, son intérêt et les bons réflexes à adopter.
Pratiquer l'automédication de manière responsable
L'Afipa annonce se saisir du sujet de l’automédication en raison de l’absence d’initiative du pouvoir politique. "Il s'agit pour notre association d'une opération grand public inédite permettant d'instaurer une communication positive et pédagogique qui permettra à chaque Français de pratiquer l’automédication de manière autonome et responsable", affirme Dominique Giulini, le président nouvellement élu de l'Afipa.
L’automédication responsable consiste à devenir un acteur de sa santé en soignant ses symptômes bénins grâce à des médicaments accessibles sans ordonnance en officine en demandant et en suivant les conseils de son pharmacien. Cette pratique pourrait permettre une économie importante d'environ 1,5 milliard d'euros par an en élargissant le périmètre des médicaments disponibles sans ordonnance.
Attention au mésusage et aux effets indésirables
Si le développement de l'automédication semble présenter des avantages, des problèmes et des dérives peuvent exister. L'Afipa précise que l’automédication ne doit pas être synonyme de mésusage. Utiliser des médicaments de sa pharmacie qui ont été prescrits pour une autre indication ou pour une autre personne peut se révéler dangereux.
En avril 2015, un pharmacologue, le Pr Jean-Paul Giroud et un pharmacien, le Dr Hélène Berthelot, avaient examiné 61 médicaments disponibles sans prescription pour une enquête de la revue 60 millions de consommateurs. Selon ces experts, 28 produits d'automédication courante seraient à proscrire en raison d'un rapport bénéfice/risque défavorable. Ils signalaient des effets indésirables proportionnellement trop importants par rapport à la gravité des maux à soigner. Ils mettaient en garde contre les risques d’allergie potentiels lors de la prise de médicaments contre le rhume composés d'une association de plusieurs substances et relevaient que certains contenaient des substances inefficaces.
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