Mobilisation pour Kaena en Gironde : solidarité ou escroquerie ?
Quand une mère veut tout faire pour sauver sa fille malade. Ca se passe en Gironde. La petite Kaena, 9 ans souffre d'une tumeur du cerveau. Les médecins bordelais disent l'enfant condamnée. Mais la maman refuse ce verdict et a trouvé un médecin qui lui propose une opération de la dernière chance.
Les premiers symptômes sont apparus en janvier : des problèmes d'élocution puis des difficultés à marcher. Des examens sont pratiqués en urgence. Une IRM notamment. Verdict : c'est un gliome infiltrant du tronc cérébral. Une forme de tumeur maligne, agressive. Les médecins tentent la radiothérapie : en vain ! La fillette est alors considérée comme en fin de vie. Plus que quelques mois de sursis. Dévastée forcément par la douleur, la maman, Karine, décide qu'elle ne peut pas accepter cette issue.
Un véritable succès pour l'appel aux dons
Pour cette opération, le fameux Docteur australien Charles Teo explique qu'il faut 35 000 euros : pour payer son billet d'avion Sydney - Paris, son hébergement, la réservation d'un bloc opératoire au Luxembourg et aussi pour se rémunérer. Si la sécurité sociale française prend en charge les frais d'hospitalisation, elle refuse de rembourser les frais d'opération et la rémunération du praticien. Alors Karine, la maman de Kaena, a créé une association, Kaena et les lapinours, mobilisé les citoyens et les médias pour rassembler les 35 000 euros. L'appel aux dons a fonctionné. Un vrai succès.
Mais, c'est la suite qui semble avoir ses limites. Autrement dit, l'opération en elle-même. Le chirurgien australien Charles Teo est un praticien présent sur les réseaux sociaux, plusieurs fois médiatisé dans son pays mais controversé, critiqué pour avoir plusieurs fois donné de faux espoirs à des patients incurables. Le Professeur Patrick Delhemmes qui dirigeait jusqu'il y a deux ans le service de neurochirurgie pédiatrique du CHU de Lille estime qu'"on se trouve là face à l'exploitation d'un drame humain par un médecin sans scrupule"
De son côté, le ministère de la santé n'apporte pas de commentaire pour l'instant. Pas de réponse non plus pour le moment de la part du neurochirurgien australien malgré les sollicitations de France Info.
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