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"On pensait que ce n'était qu'un petit malaise" : l'AVC touche chaque année 1 000 enfants et nourrissons

L'accident vasculaire cérébral ne touche pas que les adultes. À l'occasion de la journée mondiale de l'AVC, les spécialistes alertent sur les symptômes pour les plus jeunes, y compris les bébés. Selon un sondage que franceinfo vous révèle, 80% des Français ne connaissent pas l'existence de l'AVC chez l'enfant.

Article rédigé par Solenne Le Hen, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une opération contre un AVC à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre. (illustration) (QUENTIN REIX / MAXPPP)

Selon un sondage Odoxa pour la Fondation pour la recherche sur les AVC que franceinfo révèle lundi 29 octobre, 80% des Français ne connaissent pas l'existence de l'accident vasculaire cérébral de l'enfant, ou le sous-estiment. Ils sont autant à estimer qu'ils ne reconnaîtraient pas les symptômes, pourtant les mêmes que chez les adultes. Cette enquête est publiée à l'occasion de la journée mondiale de l'AVC. 

"On pensait qu'elle faisait de l'hypoglycémie"

Un AVC, c'est ce qui est arrivé à Juliette, 5 ans. Il y a un an, en vacances chez ses grands-parents, elle est victime d'un accident vasculaire cérébral alors qu'elle est dans la piscine. "Son corps était un peu inerte, et elle avait du mal à parler" raconte Anne-Laure, sa maman. "On pensait qu'elle faisait de l'hypoglycémie. On lui a donné une petite boisson fraîche et comme elle se sentait bien, elle est retournée dans la piscine."

Un peu plus tard, deuxième malaise. Ses parents décident d'emmener Juliette chez le médecin du village qui contacte immédiatement le SAMU. "En trois minutes, il avait senti que c'était grave et qu'il fallait une prise en charge autre que la sienne" explique Laurent, le père de la fillette. "C'est là qu'on a pris conscience que ce qu'elle avait était grave. Jusque-là, on pensait que ce n'était qu'un petit malaise vagal." Car Juliette paraissait presque normale. "Quand on était dans le cabinet du médecin, elle rigolait, elle souriait, alors qu'il y avait quand même tous les signes de l'AVC."

Même le grand-père, présent au moment des malaises, et qui avait lui-même fait un AVC par le passé n'y a pas pensé. "On ne pense pas qu'un enfant puisse faire un AVC" concède la mère de Juliette. Dans ces cas-là, il faut faire vite pour limiter l'accident avec des traitements et limiter aussi, comme pour Juliette, les séquelles plus tard.

L'AVC : paralysie et difficultés de langage

"Si l'enfant arrive trop tard, ces traitements ne peuvent pas être mis en place parce que le délai pour pouvoir les utiliser après le début des signes est très court" explique le docteur Manoelle Kossorotoff, neuropédiatre à l'hôpital Necker à Paris et spécialiste de l'AVC de l'enfant. "En général, on dispose de moins de quatre heures trente pour les traitements intraveineux, et moins de six heures pour les autres types de traitement."

1 000 enfants ou nourrissons ont un AVC chaque année. Généralement, cela arrive sans alerte, sans indice, brutalement, et souvent sur des enfants en bonne santé. Les symptômes sont les mêmes que pour un adulte : paralysie et difficultés de langage. "Ça ne fait pas mal mais c'est très inquiétant. Les enfants souvent pleurent beaucoup parce qu'ils sont très inquiets de ce qui leur arrive" explique Manoelle Kossorotoff.

Peu d'enfants décèdent de leur AVC, mais les trois quarts vivent toute leur vie avec des séquelles plus ou moins lourdes. Pour limiter au maximum l'accident et ses conséquences, le premier réflexe à avoir est d'appeler le 15, appeler le SAMU pour une prise en charge en urgence.

Enquête réalisée par internet les 10 et 11 octobre 2018 sur un échantillon de 1 013 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

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