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Les maladies mentales coûtent cher à l'Assurance maladie

Les maladies psychiatriques pèsent de plus en plus lourd dans les comptes de l'Assurance maladie, qui, dans les cinq prochaines années, devra gérer un nombre croissant d'autres malades chroniques ou nécessitant des traitements longs.
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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A quelques semaines de la divulgation des mesures d'économies qu'elle compte réaliser, l'Assurance maladie a passé au crible les dépenses de santé des 57 millions de bénéficiaires du régime général, soit quatre Français sur cinq, entre 2012 et 2015 et réalisé des prévisions d'ici à 2020.

Plus dix milliards d'euros en quatre ans

En quatre ans, le montant de la prise en charge a augmenté de 10,2 milliards d'euros pour atteindre 133,6 milliards en 2015, selon cette étude "médicalisée" qui passe en revue 56 pathologies.

Plus d'un bénéficiaire sur deux a recouru à un soin courant, le reste de la population, soit 26 millions d'assurés, ayant été concerné par des soins liés à des pathologies chroniques, des traitements médicamenteux spécifiques au long cours ou la maternité, relève l'Assurance maladie.

Vieillissement de la population

Les grandes tendances observées depuis 2012 (date du début des analyses médicalisées) se confirment en 2015 avec "un recours important et croissant" aux hospitalisations ponctuelles sans lien possible avec une pathologie spécifique (+335.000 personnes sur quatre ans), souligne-t-elle. La hausse du nombre de ces hospitalisations, qui s'explique par le vieillissement de la population, en fait le premier poste de dépenses (30,7 milliards d'euros).

Autre phénomène confirmé par l'étude, "le poids de la santé mentale" (traitement des maladies psychiatriques ou consommation de psychotropes) avec des dépenses versées à plus de 7 millions de personnes atteignant 19,3 milliards d'euros (soit +2,3% en moyenne chaque année entre 2012 et 2015). "Grâce à ces données (...) nous sommes en train d'expérimenter des prises en charge psychothérapiques pour les épisodes dépressifs légers afin d'éviter le recours aux médicaments", a expliqué lors d'une conférence de presse le directeur adjoint de la direction des statistiques de l'Assurance maladie, Ayden Tajahmady.

Augmentation des maladies psychiatriques d'ici à 2020

La question est d'autant plus cruciale que le nombre de personnes atteintes de maladies psychiatriques devrait augmenter de 11% d'ici à 2020 (soit 246.100 patients en plus). 

Troisième poste de dépenses, la prise en charge des cancers s’élevait en 2015 à 14,1 milliards d'euros et couvrait 2,5 millions de malades. En moyenne, 11.400 euros environ par an et par patient ont été remboursés par l'Assurance maladie pour les traitements des cancers en "phase active". Entre 2012 et 2015 ces dépenses ont augmenté en moyenne de 4% par an, principalement en raison de nouveaux médicaments, précise l'étude. L'Assurance maladie qui pour la première fois a élaboré des projections, estime que le nombre de personnes concernées pour la plupart des pathologies va croître entre 2016 et 2020, mais moins rapidement, du fait "notamment d'une évolution démographique plus modérée".

Accroissement des pathologies chroniques

D'ici à 2020, 548.000 personnes de plus qu'en 2015 devraient être atteintes d'au moins une pathologie chronique ou être concernées par un traitement au long cours.

Selon les estimations, le nombre de personnes traitées pour du diabète augmenterait de 12% entre 2015 et 2020. En 2020, plus de 4 millions de malades seraient touchés, ce qui "justifie" des actions de prévention de maîtrise des dépenses, souligne l'Assurance maladie. Les maladies cardio-neuro-vasculaires devraient elles aussi concerner 604.000 personnes de plus, mais pour les deux tiers cette augmentation s'explique par un vieillissement de la population.

"Même si on a l'impression d'un tassement (de la hausse du nombre de malades) il s'agit bien de la poursuite d'un accroissement", a souligné le Pr Luc Barret, médecin conseil national de l'Assurance maladie."La tension persiste sur le système de santé", a poursuivi le professeur expliquant que cette étude devait permettre "d'identifier les leviers de la maîtrise des dépenses", alors que l'objectif national des dépenses de santé (Ondam) qui sert à contenir l'augmentation naturelle de celles-ci, est "en baisse depuis plusieurs années".

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