Désert médical : une mairie dépense un demi-million d’euros pour attirer trois médecins
La désertification médicale menaçait Ry, village de 722 habitants située en Seine-Maritime. Les deux médecins généralistes en poste ont en effet pris leur retraite en janvier 2019. Mais comme le rapporte le Quotidien du médecin, un investissement de la mairie a permis de recruter trois nouveaux médecins.
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Un cabinet médical flambant neuf
Les élus de la ville ont en effet décidé de débourser près d’un demi-million d’euros (480.000 euros) pour réaliser des travaux d’aménagement d’une ancienne agence postale en cabinet médical. Inauguré le 12 octobre, ce nouveau cabinet héberge trois médecins.
Dans le détail, les 480.000 euros ont été financés à moitié par un crédit qui sera remboursé par le loyer payé par les médecins, par des subventions de l’Etat et du département et enfin par 20.000 euros prélevés dans le budget communal. Aucun frais n’a été dépensé pour attirer directement les médecins puisque ces trois professionnels "ont eux-mêmes manifesté leur désir de s’installer à Ry après avoir fait des remplacements", explique au Quotidien du médecin Emilie Andrieu, secrétaire générale de la mairie de Ry. "Ces frais paraissent lourds pour une petite commune comme la nôtre" reconnaît-elle. "Mais si on n'avait rien fait, ça aurait engendré des conséquences négatives pour les habitants, comme la fermeture de la pharmacie et des commerces."
10% des médecins retraités non remplacés
En France, les déserts médicaux sont nombreux : en moins de 10 ans, près de 10% des médecins généralistes partis à la retraite n'ont pas été remplacés.
Pour contrer ce phénomène et alerter sur le manque de médecins, les communes font souvent preuve d’originalité. Cet été, la ville de Douarnenez avait par exemple fait imprimer des sets de tables distribués dans tous les restaurants avec l’inscription "Douarnenez recherche médecins". Dans le village de Saint-André-de-l’Eure, le médecin généraliste Francis Bail publiait en septembre dernier une lettre à l’intention de la ministre de la Santé Agnès Buzyn, l’invitant à "l’enterrement de la médecine locale".
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