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Sécurité sociale : le Parlement valide un budget 2021 plombé par la crise du Covid-19

La majorité a salué ce budget. L'opposition de droite, en revanche, s'est alarmée des conséquences de ces déficits pour l'avenir. Quant à la gauche, elle dénonce un budget "qui n'apporte qu'une réponse à court terme" à la crise.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Lors d'une conférence de presse sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2021, le 29 septembre 2020 à Paris. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Des déficits vertigineux, encore aggravés en cours d'examen. Le Parlement a adopté définitivement, lundi 30 novembre, un budget 2021 de la Sécurité sociale transformé en gouffre financier par la crise sanitaire liée au Covid-19 et son impact économique. L'Assemblée nationale, à qui il revenait de clore six semaines de procédure parlementaire, a approuvé en lecture définitive le texte par 67 voix contre 39. Le Sénat, dominé par l'opposition de droite, avait rejeté ce projet de loi de financement de la "Sécu" (PLFSS) la semaine dernière, laissant sa validation au nom du Parlement aux seuls députés.

Sur fond de couvre-feu et de reconfinement, les chiffres ont été à plusieurs reprises revus au fil des séances : le déficit pour 2020 passe ainsi de 46,6 à 49 milliards d'euros. Les prévisions pour 2021 sont elles aussi mauvaises, avec un déficit revu à 35,8 milliards d'euros, contre 28 milliards prévus. Covid-19 oblige, les comptes sont écartelés entre de moindres rentrées d'argent, en raison de la crise économique, et des dépenses qui explosent pour les hôpitaux en surchauffe, les tests, les salaires des soignants, etc. Et désormais, la campagne de vaccination qui se profile.

Congé paternité allongé

Tranchant avec ces perspectives difficiles, ce budget offre une avancée largement saluée, en doublant la durée du congé de paternité, portée de 14 à 28 jours, une mesure promise par le président Emmanuel Macron. Elles sont souvent appelées les "oubliées" de la crise : le gouvernement a fait voter 200 millions d'euros pour revaloriser les salaires des aides à domicile, qui interviennent chez les personnes âgées et les handicapés.

Le texte entérine aussi la création d'une nouvelle branche de la sécurité sociale, dédiée à la dépendance. Mais le financement reste encore largement à trouver, faisant dire à Gisèle Biémouret, du groupe socialiste, qu'il s'agissait à ce stade d'une "coquille vide". Autre mesure notable, les personnes se rendant aux urgences sans être hospitalisées devront débourser un "forfait" de 18 euros, en remplacement de l'actuel "ticket modérateur". La gauche a de fortes réserves.

Les charges patronales des viticulteurs allégées

Le budget définitif enterre l'idée adoptée par les sénateurs de reporter l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 63 ans pour redresser les comptes sociaux. La réforme a été jugée "prématurée" par le gouvernement et l'Assemblée ne l'a pas conservée.

Tenant tête au gouvernement, les parlementaires ont imposé un allègement des charges patronales des viticulteurs, dans le but d'aider ce secteur très affecté par la crise. Ils ont également fait passer plusieurs dispositions pour renforcer la lutte contre la fraude à la sécurité sociale, absentes du projet initial.

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