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Pénurie de médecins : "C’est un des problèmes les plus importants aujourd’hui de notre pays", reconnaît Emmanuel Macron

Interrogé par une auditrice de France Bleu Pays d'Auvergne, Emmanuel Macron a expliqué que de nombreux dispositifs sont en place pour lutter contre les déserts médicaux.

Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Pays d’Auvergne
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Emmanuel Macron en déplacement dans le Cher, le 7 décembre 2021. (PIERRICK DELOBELLE / MAXPPP)

La pénurie de médecins "est un des problèmes les plus importants aujourd’hui de notre pays", reconnaît Emmanuel Macron sur France Bleu Pays d’Auvergne ce mercredi. Le président de la République a réagi à la situation critique des hôpitaux publics et plus globalement au manque de médecins, notamment sur certains territoires ruraux.

"On manque de médecins depuis un bon moment parce qu'il y a eu ce fameux numerus clausus. Donc, pour répondre à cette situation, on a rouvert des postes depuis 2018 et cela, de plus en plus", a déclaré le chef de l'Etat. Seulement il faut 10 ans pour former un médecin, "donc entre temps, on est en train de s'organiser avec une série de mesures très incitatives" pour attirer les médecins "que ce soit à l'hôpital, dans les services d'urgences et en ville".

"Qu'est ce qui s'est passé dans nos hôpitaux publics ? Beaucoup de médecins sont partis. Des médecins ont quitté l'hôpital et reviennent travailler à des tarifs journaliers qui correspondent au salaire mensuel de certains", a ajouté le chef de l'État en déplacement dans l'Allier. "Il est juste et sain d'avoir pris la décision de mettre un plafond à la rémunération de ces intérimaires, parfois de certains professionnels de santé, qui ont décidé de nous faire payer très cher le fait qu'ils s'étaient mis en retrait. Donc ça, c'est normal et il faut continuer. Vous avez des déficits hospitaliers qui étaient entièrement dus à ces rémunérations", a affirmé le président de la République. "Vous ne pouvez pas faire tenir un collectif de santé, quand vous avez des anesthésistes qui travaillent pour 3 000 euros le mois et qui ont des collègues qui ont démissionné quelques mois plus tôt qui n’acceptent de revenir travailler pour 1 000 euros par jour ".

"On ne laissera pas des déserts médicaux supplémentaires se faire"

Emmanuel Macron a rappelé ensuite l'investissement "massif dans notre hôpital" avec le Ségur de la santé : "On a réaugmenté les salaires, ce qui est un élément attractif pour garder ceux qui sont là, et inciter d'autres à venir ou revenir." 

"Notre stratégie, c'est d'abord de réinvestir partout où il le faut dans les équipements, les bâtiments et ensuite de pouvoir rouvrir les postes manquants pour ne pas dépendre uniquement des intérimaires."

Emmanuel Macron

à France Bleu Pays d'Auvergne

"On ne laissera pas des déserts médicaux supplémentaires se faire. La mobilisation là-dessus est complète", a-t-il  assuré.

En revanche, Emmanuel Macron a estimé qu'"aujourd'hui, on n'en est pas là", à forcer des médecins à s'installer dans des zones sous-dotées "parce que c'est très difficile de forcer une profession libérale à s'installer quelque part". Mais, il reconnaît que "rien ne doit être tabou, compte tenu de la déprise qu'il y a dans certains territoires où nos compatriotes n'ont parfois plus accès à certains spécialistes".

"Des mécanismes pour inciter en particulier des jeunes professionnels"

Par ailleurs, les difficultés pour accéder à un généraliste sont déjà présentes dans certains territoires. Pour cela, "on a développé avec les collectivités des maisons de santé. On les a doublés. Derrière, on a créé des mécanismes pour inciter en particulier des jeunes professionnels à s'y installer en leur disant si vous vous mettez ensemble, on vous paye un secrétaire ou un secrétaire administratif, des aides, des soutiens qui vous délestent soit de certaines tâches médicales qui ne sont pas celles d'un médecin, soit de tâches administratives qui viennent alourdir votre temps." Il faut aussi "des possibilités d'emploi pour le conjoint ou la conjointe et être sûr qu'il y a des classes pour les enfants".

La désertification médicale est "un sujet clé" avec "beaucoup de nos médecins qui arrivent à l'âge de la retraite". Et donc, dans les quatre-cinq prochaines années, "il va falloir qu'on soit très innovants, très volontaristes".

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