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Complémentaires santé : un "surcoût" de "80 euros par contrat pour cette année 2020", dénonce l'UFC-Que Choisir

Mathieu Escot, directeur d'étude à l'UFC-Que Choisir, invité sur franceinfo mercredi 12 février, a détaillé une "flambée des prix" (5% en moyenne) des cotisations des complémentaires santé constatée par une étude de son association.

Article rédigé par franceinfo
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Carte vitale, billets, lunettes et feuille de soins. Illustration.  (NICOLAS KOVARIK / IP3 PRESS/MAXPPP)

"Il y a clairement une incohérence entre la mise en oeuvre de ce qu'on appelle le 100% santé et les hausses de tarifs qu'on constate" chez les complémentaires santé, selon Mathieu Escot, directeur d'études à l'UFC-Que Choisir, invité sur franceinfo mercredi 12 février.

franceinfo : Est-ce qu'on est sûr que cette hausse des tarifs est liée à au meilleur remboursement dans l'optique et les soins dentaires ?

Mathieu Escot : Non, il y a clairement une incohérence entre la mise en oeuvre de ce qu'on appelle le 100% santé et les hausses de tarifs qu'on constate. Avoir +5% d'augmentation en 2020 sur les complémentaires santé et surtout cet écart entre certains organismes assez peu inflationnistes et d'autres où les prix ont beaucoup augmenté alors qu'ils ont la même réforme, montre bien que ceux qui ont des augmentations très élevées : des 6, 8, 12% de plus cette année, ne peuvent pas prendre prétexte du 100% santé pour justifier ces augmentations de cotisations.

Ce sont ces disparités qui vous alertent le plus ?

Oui, parce que le fait que les complémentaires augmentent un peu, c'est logique. Les dépenses de santé augmentent, la population vieillit, les soins et les médicaments coûtent plus cher, c'est certes pas une bonne nouvelle pour le portefeuille des Français mais c'est logique et c'est le prix de leur meilleure santé. En revanche, ces disparités constatées montrent que ce n'est pas seulement une mécanique logique de prise en compte la hausse des dépenses de santé. On est au-delà de ça et ça rend, selon nous, très urgente la réforme qui vise à permettre de changer de contrat d'assurance santé quand on le souhaite. Il y a une loi qui a été votée l'année dernière à ce sujet mais l'entrée en vigueur a été repoussée au 1er décembre 2020 et quand on voit l'inflation qui existe, on a écrit à la ministre de la Santé pour demander à Mme Buzin d'accélérer le calendrier.

On sait qu'il peut y avoir des rééquilibrages d'une année sur l'autre qui expliquent cette hausse des tarifs mais il y avait déjà eu l'année dernière une hausse de 4% donc c'est un argument qui tient peu ?

Effectivement, et on avait calculé l'année dernière que les primes avaient augmenté de 50% en un peu plus de 10 ans. Et on est à des niveaux très élevés : je vous donne un chiffre en euros pour sortir des pourcentages : sur notre échantillon de près de 500 contrats étudiés, le surcoût lié à cette inflation est de 80 euros par contrat pour cette année 2020, donc on n'est quand même pas sur des montants négligeables.

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