Premier décès d'une femme victime des prothèses mammaires PIP
C'est en mars 2010 que le pôle santé du parquet de Marseille a ouvert un enquête préliminaire, alors que les prothèses mammaires Poly Implant Prothèse étaient retirées préventivement du marché par l'Afssaps, l'Agence des produits de santé. Une association des Porteuses de Prothèses PIP s'était alors créée. C'est elle qui a annoncé hier par communiqué le décès d'Edwige, ancienne porteuse de ces implants.
Gel non-conforme... et parfois périmé
Selon les premières investigations menées chez son fabricant varois, ces implants PIP ont la particularité de se rompre deux fois plus fréquemment que les autres. Et le gel de silicone qui s'en écoule serait destiné non pas à un usage médical mais industriel. De surcroît, selon Alexandra Blachère, la présidente de l'association PPP, l'étiquetage du gel était modifié par les commerciaux, quand il atteignait sa date de péremption. Un gel considéré comme irritant, mais dans le cas présent, il pourrait avoir causé la mort, en provoquant un lymphome chez la patiente.
Depuis sa mise en cause, l'entreprise PIP est en liquidation judiciaire, et son patron soupçonné de fraude. Et l'affaire est loin d'être close. On estime que 30 à 40.000 femmes en France portent de ces implants suspects. Seize des 18 centres anticancéreux français les utilisaient. Enfin, 90% de la production de cette société était exportée essentiellement vers l'Angleterre et l'Espagne.
La présidente de l'association des Porteuses de ces prothèses doit être reçue le 14 décembre prochain au ministère de la Santé. Aujourd'hui, l'Etat rembourse les frais de retrait de ces implants. Mais elle réclame davantage, à savoir la couverture des opérations de reconstruction.
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