"J’ai vu à quel point les hommes se raccrochaient à l’amour de l’animal"
Nevada, qui sort le 19 juin en salles, s’inspire des programmes de réhabilitation des prisonniers par les chevaux. C’est l’histoire de Roman, interprété par Matthias Schonaerts, incarcéré dans une prison du Nevada. Il va dresser un mustang, alors qu’il est enfermé dans sa colère et dans sa violence. Petit à petit, Roman va apprendre à se contrôler.
- D’où vous est venue l’idée de ce film ?
Laure de Clermont-Tonnerre : J’ai lu un article sur la thérapie animale en prison. Une thérapeute de Strasbourg confiait de petits animaux à des détenus. Je l’ai suivie pendant quelques jours, et j’ai pu observer cette médiation entre l’homme et l’animal. J’ai vu à quel point les hommes se raccrochaient à cet amour. Puis j’ai trouvé ce programme dans le Nevada, avec des chevaux sauvages.
- Vous teniez à ce que des ex-détenus participent au tournage ?
Laure de Clermont-Tonnerre : Oui, car j’ai fait beaucoup de recherches là-bas, et je me suis attachée à des visages. Je voulais travailler avec ceux qui avaient connu ce programme. Ils ont été consultants et acteurs.
- Comment explique-t-on les bienfaits de cette thérapie pour des détenus ?
Laure de Clermont-Tonnerre : L’animal agit comme un miroir. Roman a des problèmes de violence : il est face à un cheval sauvage, qui lui dit qui il est. Il va au-delà de sa fureur et apprend la patience grâce à l’animal. C’est une deuxième chance qui l’aide à reconsidérer son avenir.
- Est-ce qu’il y a moins de récidive parmi les détenus qui ont suivi ce programme ?
Laure de Clermont-Tonnerre : Oui. Il n’y a pas de statistiques exactes car le programme est trop récent, mais c’est connu. Parmi ceux que je connais, après 15 ans de prison, l’un est devenu entraîneur et a créé une sorte de programme qui aide les femmes victimes de violences domestiques.
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