"Changer notre regard et apprendre à réagir" : à Lyon, une association forme des secouristes en santé mentale
À l’association Premiers Secours en Santé Mentale-France (PSSM France) de Lyon, le programme est vaste. On étudie ici les troubles dépressifs, anxieux, psychotiques et ceux liés à la consommation de substances, comme des drogues. Former des secouristes en santé mentale était l'une des mesures retenues par Emmanuel Macron après les Assises de la santé mentale en septembre 2021.
Pour mieux comprendre, les stagiaires secouristes en santé mentale participent à des mises en situation. Deux d'entre eux doivent ainsi parler ensemble mais la formatrice chuchote à l'oreille d'une des stagiaires, comme si elle avait une voix dans la tête pour la mettre dans la peau d'une personne schizophrène. Très vite, elle perd le fil de la discussion qui est devenue très difficile à poursuivre normalement.
Dans la salle, les stagiaires ont été envoyés par leur entreprise ou sont totalement volontaires. La formation coûte 250 euros et n’est pas pris en charge par le compte personnel de formation. "Avec les crises qu’on peut vivre au niveau sociétal, l’éco anxiété, on voit que les gens sont stressés. Particulièrement au travail, je trouve que les gens ne vont vraiment pas bien, a constaté Sarah, l’une des stagiaires. Cette quinquagénaire est responsable hygiène sécurité d'une grande entreprise. Elle espère pouvoir aussi former ses collègues. "J’ai bien peur que ça puisse toujours être utile."
"Déstigmatiser et démystifier la santé mentale auprès du grand public"
Thierry est psychologue. La santé mentale, c'est son métier et il recherche un cadre d'intervention. "Le fait d’avoir un protocole qu’on puisse appliquer assez rapidement parce qu’en fait, en psychologie, on est dans le temps long. Or là, on est dans un temps relativement court. On nous demande des interventions rapides et d’emmener peut-être après vers un soin psychologique à plus long terme s’il y a besoin".
Donner des clés aux citoyens, c'est le but de ces deux jours de formation. L'objectif est "vraiment de déstigmatiser et démystifier la santé mentale auprès du grand public, changer notre regard", explique Noémie Guérin, la formatrice. "Il y a aussi la notion d’apprendre à réagir. On a de plus en plus de personnes aujourd’hui qui s’expriment sur le sujet, de plus en plus de personnes qui souffrent de troubles psychiques et ces personnes doivent être entendues". L’association, soutenue par l’État a pour objectif de former en tout 750 000 secouristes en santé mentale d’ici 2030.
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