: Reportage "On est en groupe, on rit beaucoup" : à l'Institut Curie, des malades du cancer suivent des entraînements de rugby adaptés
Vous saviez certainement que le sport est l’un des meilleurs moyens de prévention contre le cancer. Il est même considéré comme une partie du traitement ! Mais saviez-vous que tous les sports sont adaptables à la maladie ? On peut avoir un cancer et par exemple jouer au rugby, c’est même conseillé ! C’est ce qu’a mis en place l’Institut Curie de lutte contre le cancer, à Paris.
C’est Sarah Corneille, la coach de rugby, qui mène l’entraînement des patientes. "On garde bien son ballon à deux mains… Et on enchaîne. Allez les filles !" Parmi les joueuses, Cathy, 77 ans, opérée il y a seulement neuf mois d’un cancer du sein et pourtant pas partante au début : "J'ai dit du rugby ? Moi jamais ! Je ne connais aucune règle. À l'âge que j'ai, je ne m'y vois pas. J'ai essayé et j'ai adopté ! C'est une heure deux fois par semaine, donc je trouve que c'est formidable. Au début, je n'arrivais pas à courir, je disais 'Je ne peux pas courir, je suis nulle'. Les coachs nous motivent en disant 'Vous n'êtes pas là pour ça, vous faites à votre rythme. On est en groupe, on rit beaucoup. Et depuis, je regarde les matchs de rugby."
"Une amélioration de la survie de près de 10%"
Ici, c’est du rugby adapté aux patientes, explique Sarah Corneille : "Le plaquage est remplacé par le toucher. Mais il y a quand même les passes en arrière, il y a quand même l'envie d'aller marquer. C'est un rugby light !" Cathy se dit moins fatiguée. C’est logique, explique le docteur Timothé Marchal : "L'activité physique nettoie le corps pendant un cancer pour contrecarrer la fatigue liée au cancer. Les patients se sentent mieux après plusieurs jours, plusieurs semaines. Parfois, ça prend un petit peu de temps. Oui, c'est le meilleur traitement à l'heure actuelle contre la fatigue." Une bonne fatigue donc.
Le sport adapté donne d’aussi bons résultats qu’une chimiothérapie après un cancer, selon le Dr Carole Bouleuc, responsable du département de soins de support de l’institut Curie : "Ça paraît assez fou de le dire comme ça, mais c'est une réalité objectivée dans les études cliniques : on observe une amélioration de la survie de près de 10%. Et cette réduction de 10%, c'est également ce qu'on obtient avec un traitement de chimiothérapie adjuvante." Rugby, mais aussi aviron ou même escrime… Tous ces sports sont accessibles pendant un traitement contre le cancer. Il suffit, disent les médecins, d’adapter la pratique aux capacités des patients.
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