Santé : transfuser des patients victimes d'infarctus réduit le risque de décès de moitié, selon une étude

Augmenter suffisamment le taux d'hémoglobine dans le sang des malades anémiés permet de diminuer de 50% le risque de mourir d'un accident cardiovasculaire six mois après un infarctus, selon une étude publiée dans la revue scientifique "Circulation".
Article rédigé par Anne-Laure Dagnet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Une poche de sang avant une transfusion (image d'illustration) (JEAN-LUC FL?MAL / MAXPPP)

Mieux transfuser les malades après une crise cardiaque permet de réduire le risque de décès, c'est le résultat du plus grand essai mondial jamais réalisé sur ce thème dont les conclusions viennent d'être publiées dans la revue Circulation. L'étude concerne les patients anémiés, un problème qui touche un malade sur cinq.

Le risque de décès baisse de moitié

Sur 100 000 infarctus par an en France, 20 000 personnes souffrent d'anémie. Leur taux d'hémoglobine est trop bas, ils manquent d'oxygène dans le sang, ils sont donc plus à risques de faire des complications cardiovasculaires. Des chercheurs français du réseau F Crin Fact ont testé deux stratégies différentes, sur deux groupes de personnes. Dans le premier groupe, les malades ont été perfusés pour être maintenus à un niveau correct d'hémoglobine, c'est-à-dire huit à dix grammes par décilitre de sang. Le second groupe a, lui, été transfusé de manière plus intense pour atteindre au moins dix grammes d'hémoglobine. Les scientifiques ont constaté six mois plus tard que sur les patients du second groupe, le risque de mourir d'un problème cardiaque avait diminué de moitié par rapport au premier groupe.

"L'idée n'est pas de beaucoup transfuser ou de ne plus transfuser, c'est plutôt transfuser jusqu'à ce que l'hémoglobine arrive à la tranche de dix grammes ou plus. Garder une hémoglobine trop basse chez les patients qui ont l'infarctus n'est pas bon", explique le Professeur Tabassome Simon, médecin, pharmacologue à l'Assistance Publique Hopitaux de Paris, cofondatrice du réseau de recherche Fact.

Grâce à ces résultats, la prise en charge des patients qui font de l'anémie après une crise cardiaque devrait évoluer vers des transfusions plus adaptées.

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