Hôpital : la pénurie d'internes en gériatrie inquiète
Même si les internes prennent en charge les patients sous la tutelle d'un médecin senior, ils ont très vite un rôle crucial dans les services hospitaliers. Et leur pénurie retentit sur toute la chaîne de soins.
Dans certains services, le nombre de patients a été réduit pour compenser la perte d'un poste d'interne. "Dans mon service, en huit mois, nous avons fermé 9 lits. 9 lits sur 61", regrette le Dr Christophe Trivalle, chef de service de gériatrie à l'hôpital Paul Brousse (AP-HP).
Et la liste d'attente s'allonge sur l'ensemble de l'hôpital où 45 lits de gériatrie sont déjà fermés, faute d'internes. Une situation qui risque de s'aggraver cet automne car la nouvelle organisation de l'internat des médecins généralistes entre en vigueur le 1er novembre. Ils auront moins de stages auprès des personnes âgées. "En novembre, il est possible que des 14 internes que l'on avait jusqu'à présent, on passe à zéro interne. Et dans ce cas, le nombre de fermetures de lits va forcément augmenter (…) et ce phénomène se répète sur d'autres hôpitaux à l'assistance publique", explique le Dr Trivalle.
En plus des conséquences à très court terme, la réforme en cours risque de réduire les compétences des futurs généralistes pour prendre en charge leurs patients âgés. Dans les quinze prochaines années, les jeunes généralistes devront accompagner 500.000 personnes âgées dépendantes. Une population qui va même doubler d'ici la fin de leur carrière, pour dépasser les deux millions en 2060.
La réforme prévoit un internat de gériatrie, qui n'existait pas jusqu'à présent, mais les effectifs de ces nouveaux gériatres ne compenseront pas le nombre d'internes en médecine générale qui faisaient leur stage en gériatrie.
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