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Le Truvada, un médicament préventif prometteur contre le sida

Une réduction de 86% du risque de contamination par le virus a été obtenue dans le cadre d'un essai français sur des sujets à haut risque, dont les résultats ont été présentés à Seattle (Etats-Unis).

Article rédigé par franceinfo - Jean-Daniel Flaysakier (France 2), envoyé spécial à Seattle
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des comprimés de Truvada, un cocktail d'antirétroviraux, dans une pharmacie de San Anselmo (Californie, Etats-Unis), le 23 novembre 2010. (JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Les chercheurs insistent : le préservatif reste le moyen de prévention le plus efficace, mais ces résultats sont une "avancée" dans la lutte contre le sida. Une réduction de 86% du risque de contamination par le virus a été obtenue dans le cadre d'un essai français sur des sujets à haut risque, dont les résultats ont été présentés à Seattle (Etats-Unis), mardi 24 février.

Une étude menée sur 400 homosexuels

L'étude Ipergay, détaillée par le professeur Jean-Michel Molina, de l'hôpital parisien Saint-Louis, a concerné 400 homosexuels masculins ayant des comportements considérés à haut risque. Ces hommes avaient eu au moins deux partenaires dans les mois précédant l'étude et avouaient avoir eu des rapports non protégés par un préservatif.

Le protocole de l'étude, menée entre février 2012 et octobre 2014, consistait à prendre d'abord deux comprimés d'un cocktail d'antirétroviraux, le Truvada, entre 24 et 2 heures avant le rapport sexuel. Puis une nouvelle prise entre 24 et 48 heures après cette première dose.

Seulement deux contaminations dans le groupe traité

Une partie des participants a reçu le Truvada, l'autre un placebo. Deux contaminations ont été recensées dans le groupe traité par le médicament, contre 14 dans le groupe placebo, ce qui correspond à une réduction du risque de contamination de 86%. Un taux similaire a été retrouvé dans une autre étude, Proud, menée par des chercheurs britanniques sur plus de 500 patients homosexuels.

L'étude française a également permis de mesurer le taux annuel d'infections dans ce groupe à haut risque. Les chercheurs pensaient trouver une incidence annuelle de 3% de contaminations, mais ils en ont constatées deux fois plus, 6,6%. Et ce taux est monté à 9% à Paris. Les auteurs précisent que les résultats ne peuvent être extrapolés à une population générale.

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