Sida : des cas de quasi-guérison ouvrent la voie à des avancées
Un espoir de plus dans la lutte contre le Sida. Des chercheurs français publient davantage de détails sur des cas de "guérisons" apparentes de 14 patients contaminés en France par le virus du sida, dans la revue américaine PloS Pathogens. Les premiers résultats de cette étude dite "Visconti" (pour "Virological and Immunological Studies in CONtrollers after Treatment Interruption") avaient été publiés en juillet dernier à Washington à la conférence internationale sur le sida.
Ces patients, mis rapidement sous antirétroviraux (dix semaines après l'infection) continuent sept ans et demi après avoir cessé de prendre ces médicaments de contenir naturellement leur infection. "Le traitement précoce a probablement contenu les réservoirs viraux, et préservé les réponses immunitaires, combinaison qui a certainement pu favoriser le contrôle de l'infection après l'arrêt du traitement ", explique le Professeur Christine Rouzioux, de l'hôpital Necker à Paris, qui a coordonné la recherche.
Des nouveaux mécanismes pour contrôler l'infection ?
De plus, certains de ces patients, ont vu diminuer le nombre de cellules infectées circulant dans leur sang ces quatre dernières années malgré l'absence d'antirétroviraux, expliquent les chercheurs dans la revue américaine.
Début mars, des virologues américains avaient également annoncé la guérison apparente d'une petite fille, contaminée à la naissance par le VIH. Comme pour les patients "Visconti", le virus n'a pas été totalement éradiqué, mais sa présence est tellement faible que l'organisme peut le contrôler sans traitement.
Extension de la recherche au niveau européen
Moins d'un pourcent de la population possède le profil génétique qui peut contenir le VIH sans prendre d'antirétroviraux. On les appelle les "contrôleurs naturels". Mais dans le cas de ces 14 patients, la plupart n'avait pas ce profil génétique-là. Ces cas "offrent donc un espoir de découvrir de nouveaux mécanismes permettant de contrôler l'infection ", indique Dr Laurent Hocqueloux, de l'hôpital Orléans-La Source en France, un des membres du groupe de recherche à l'origine de l'étude.
Pour poursuivre cette recherche, l'Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS) va coordonner dans les prochains mois un groupe plus étendu de patients similaires à ceux de Visconti au niveau européen.
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