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Le Japon autorise la création d'embryons hybrides humains-animaux

L'objectif, à terme, est de permettre le développement d'organes humains et de faire face à la demande de greffes. 

Article rédigé par franceinfo
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Embryon de poisson (illustration).  (PATRICK LEFEVRE / BELGA MAG / AFP)

Séïsme dans le monde de la bioéthique. Le Japon a donné, mercredi 30 juillet, son feu vert à un chercheur pour créer des embryons chimères humains-animaux, rapporte la revue scientifique Nature (article en anglais).

C'est la première fois qu'un scientifique bénéficie du soutien d'un gouvernement pour ce type d'expérience. Depuis mars 2019, le Japon autorise la création d'embryons hybrides à condition qu'ils soient détruits sous quatorze jours. Les autorités estimaient que, passé ce délai, le risque de confusion homme-animal poserait des problèmes éthiques. Les recherches dans ce domaine étaient donc cantonnées à l'expérimentation.

Pallier la pénurie de donneurs d'organes

Hiromitsu Nakauchi, docteur spécialiste des cellules souches à l'université de Tokyo et à Stanford (Californie) et pionnier sur la recherche embryonnaire, a su convaincre les experts du ministère japonais des Sciences de l'importance de son projet. Il va donc pouvoir cultiver des cellules souches humaines sur des embryons de rats et souris, dans un premier temps.

Il demandera ensuite l'autorisation de poursuivre ses expérimentations sur des cochons, indique la revue scientifique. Sur le long terme, il souhaite développer des organes humains dans des animaux-hybrides, pour pallier la pénurie mondiale de donneurs

En 2018, des chercheurs américains ont développé un embryon homme-mouton pendant 28 jours. En France, ces pratiques sont interdites par la loi bioéthique de 2011. Plusieurs questions éthiques sont régulièrement évoquées. Peut-on parler de bioéthique et pratiquer des manipulations génétiques sur les animaux ? Jusqu'où peut-on aller sans risque de confusion des espèces ? "Il ne faut à aucun prix que le cerveau de l’animal soit humanisé et qu’on se retrouve avec un porc qui aurait un cerveau en grande partie d’origine humaine", estimait le docteur John De Vos, responsable du département ingénierie cellulaire et tissulaire au CHU de Montpellier, dans une interview à Franceinfo en 2017.

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