Encore trop de retard dans la prise en charge de l'AVC
Face à l’accident vasculaire cérébral, chaque minute compte. Une intervention rapide peut limiter l’ampleur des lésions dans le cerveau. Mais selon la HAS, seul un tiers des patients est arrivé à l’hôpital dans les 4 heures suivant son AVC.
Parmi ces patients arrivés en urgences, seuls 30% ont bénéficié d'une IRM ou d'un scanner cérébral dans les 30 premières minutes. Pourtant, cet examen est primordial. Selon le Pr Mathieu Zuber, neurologue, "l’IRM cérébrale permet de distinguer l’hémorragie de l’ischémie. L’ischémie signifie qu’une artère s’est bouchée. Il y a une région du cerveau qui souffre. Il faut déboucher le plus vite possible cette artère. Or, on ne sait pas toujours à quel moment le caillot s’est formé, notamment chez un malade qui ne parle pas, qui est aphasique, ou un malade qui s’est réveillé avec son AVC. Grâce à l’IRM, on saura depuis combien de temps le caillot est là et on pourra appliquer, si c’est bien dans les premières heures, un traitement d’urgence".
La prise en charge dans un centre spécialisé est donc essentielle pour distinguer et traiter la cause de l'AVC. En cas d'hémorragie par exemple, il faut freiner son développement par des traitements qui réduisent la tension artérielle. Les stratégies sont très différentes quand une artère est bouchée par un caillot.
"La meilleure façon de faire vivre les cellules qui dépendent du territoire où l'artère est bouchée, c'est de déboucher l'artère très rapidement. Et c'est ce que l'on fait avec une perfusion qui s'appelle la thrombolyse et c'est ce que l'on fait plus récemment également en complément de la thrombolyse par une thrombectomie, c'est-à-dire la montée d'un petit cathéter qui vient retirer le caillot. Pour tout ça il faut que le malade arrive très vite à l'hôpital, dans les premières heures."
Si ces traitements sont réalisés trop tard, ils peuvent au contraire aggraver la situation. Le patient ou ses proches doivent donc appeler le 15 au moindre symptôme d'alerte comme une difficulté à parler, une paralysie localisée, un trouble de la vision ou de l'équilibre.
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