Le Dr Denis Mukwege et Nadia Murad reçoivent le prix Nobel de la paix
Tous deux combattent la barbarie sexuelle. Le Dr Denis Mukwege, gynécologue congolais, est connu comme "l’homme qui répare les femmes". Ce pasteur pentecôtiste, qui a reçu le prix Sakharov en 2014, a fondé en 1999 l'hôpital de Panzi, qui vient en aide aux femmes violées dans les conflits de l'Est congolais. Nadia Murad, issue de la minorité yazidie d’Irak, a, quant à, elle été tenue en esclavage sexuel par le groupe Etat islamique pendant plusieurs mois. Elle est aujourd’hui "ambassadrice de l'ONU pour la dignité des victimes du trafic d'êtres humains".
Denis Mukwege, figure du droit des femmes
Depuis des années, le Dr Denis Mukwege côtoie ce qu'il appelle "le tréfonds de l'horreur" : viols méthodiques, tirs au niveau de l'appareil génital, introduction d'objets et d'armes, femmes de villages entiers violées en une nuit... Il était venu s’exprimer sur le plateau du Magazine de la Santé en 2016. "Dans les zones de conflit, les batailles se passent sur les corps des femmes", affirmait-il. Aujourd’hui, le gynécologue a opéré depuis plus de 45.000 femmes.
Denis Mukwege insiste sur l’indifférence et l’isolement dont sont victimes les femmes violées au Congo, souvent rejetées de la cellule familiale. Aujourd’hui, il réclame "un tribunal pénal international pour le Congo, à cause de tous ces crimes impunis". Il entend également sensibiliser à la situation des femmes syriennes "violées dans les prisons" et des des "Yazidies vendues comme des petits pains" sur Internet. Dans son pays néanmoins, sa popularité n'est pas vue d'un bon œil. Menacé, il a échappé à la mort à plusieurs reprises et doit vivre sous protection permanente.
Nadia Murad, survivante et combattante
Conduite de force à Mossoul en 2014 par le groupe Etat islamique, Nadia Murad a connu la torture, les viols collectifs, la vente et les reventes sur les marchés aux esclaves des jihadistes, et le reniement forcé de sa religion. Comme des milliers d'autres Yazidies, elle a été "mariée" de force à un jihadiste qui l'a battue. "Incapable d'endurer tant de viols et de violence", selon ses propres mots, elle a pris la fuite, avec l'aide d'une famille musulmane de Mossoul.
Aujourd’hui, elle vit en Allemagne, où elle essaie de faire reconnaître les persécutions commises en 2014 comme un génocide. Depuis le , elle est ambassadrice de l'ONU.
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