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Un casque de réalité virtuelle utilisé pour la première fois par des chirurgiens pendant une opération : "Plus besoin de lever la tête !"

Ces lunettes permettent aux chirurgiens d'afficher des images ou des vidéos dans leur champ de vision pour les aider durant l'opération. Elles ont été utilisées pour la première fois lundi à l'hôpital privé des Franciscaines à Nîmes.

Article rédigé par Solenne Le Hen
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un casque de réalité virtuelle utilisé lundi 11 mai dans une salle d'opération de l'hôpital privé des Franciscaines à Nîmes. (SOLENNE LE HEN / RADIO FRANCE)

Vous en aviez déjà vu dans des films de science-fiction, il s'agit désormais de la réalité. Des casques, qui vous permettent de voir bien entendu ce qu'il y a devant vous, mais aussi de voir apparaître des images ou des films sur les côtés. Ces casques, ou plutôt ces lunettes holographiques, ont été utilisés pour la première fois lundi 10 mai dans une salle d'opération de l'hôpital privé des Franciscaines à Nîmes lors d'une opération cardio-vasculaire.

Le docteur Louis Nicolas commande avec la voix ce qu'il veut voir dans ses lunettes holographiques : “Commande scanner ! Ça y est je l’ai, parfait !" Un scanner ou encore l'image radio montre en direct l'intérieur du corps du patient. "Je peux voir à droite et à gauche, par exemple l'échographe si on décide de le mettre. Je peux avoir le monitoring du patient, c’est-à-dire sa pression sanguine et sa pression artérielle, ou son oxygénation si on le désire", explique le docteur.

"Jusqu'à trois images dans le champ de vision"

Cela fait des années que pour ce genre d’opération, comme un anévrisme de l’aorte sous-rénale, les chirurgiens n'ouvrent plus en grand le ventre du patient mais font de petites incisions et filment en temps réel leurs instruments travaillant dans le corps du patient. Si bien que pour voir ce qu'ils font, les chirurgiens en permanence les yeux rivés sur ces images, sur un écran installé fixé à un mur de la salle d’opération. "Les écrans sont indispensables, c'est le reflet de ce que l'on travaille, et sur cette intervention très spécifique, je travaille dos à l'écran. On n'a plus besoin de lever la tête", explique le Dr Louis Nicolas.

Plus besoin de se contorsionner pour voir à la fois l'écran et le patient, puisque l'écran apparaît sur les lunettes mais ce n'est pas tout, précise le Dr Claude Mialhe, l'autre chirurgien qui assure cette opération : "L'avantage, c'est que l'on peut aussi appeler des images qui ont été faites avant, notamment des scanners avec des images en trois dimensions. On peut avoir jusqu'à trois images dans le champ de vision, qui sont appelées par commande vocale."

Les scanners peuvent ainsi se superposer au direct et aiguiller les gestes du chirurgien. "On a aussi la possibilité, par commande vocale, d'agrandir ou de réduire l'image et aussi de la mobiliser dans le champ du regard en fonction de la situation qui est la plus confortable pour l’opérateur", indique Claude Mialhe. Il s’agit du casque du futur, assurent les deux chirurgiens. Il coûte entre 3 000 et 4 000 euros.

Réalité virtuelle et chirurgie : reportage de Solenne Le Hen

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