Vaccination : faire face à la défiance croissante des populations
Il devient de plus en plus difficile pour les pays qui tentent de combler leur retard en terme de couverture vaccinale de mener à bien leurs programmes de vaccination. "La peur et le scepticisme grandissants suscités par les vaccins à travers le monde entraîne une "hésitation" qui pousse certaines personnes à retarder ou même à refuser une vaccination sûre malgré sa disponibilité", déplore l'OMS dans un communiqué publié en marge de la sortie, mardi 18 août, d’un numéro spécial de la revue Vaccine et dont elle est le rédacteur invité.
L'hésitation n'est pas qu'un problème de pays riches
Désinformation, méfiance, commodité… Pour les experts qui ont participé à ce numéro, l’hésitation face à la vaccination n’est pas l’apanage des pays riches.
Invités par la revue à témoigner de leur expérience, des responsables de l’OMS de différentes régions du monde relatent que le problème concerne aussi bien des minorités ethniques en milieu rural et des communautés isolées que des personnes aisées en milieu urbain. Ces préoccupations sont notamment exprimées par des sous-groupes d’objecteurs religieux ou philosophiques.
Quant à l'influence du niveau d’instruction sur l’acceptation de la vaccination, elle demeure pour l’heure inconnue, les différentes études menées à ce sujet ayant abouti à des résultats contradictoires, rapporte la revue Vaccine.
La crainte de l'aiguille
Complexe, l’hésitation face à la vaccination est donc sous-tendue par de nombreux facteurs et l’innocuité des vaccins est loin d’être le seul argument invoqué par les personnes réticentes à la vaccination. Son refus peut aussi bien être la cause de croyances négatives (consistant à prétendre par exemple que la vaccination des femmes entraîne la stérilité), d’une méfiance envers le système de santé, de problèmes de commodités comme un coût trop élevé ou un obstacle géographique, ou même la crainte des aiguilles. C’est pourquoi l’OMS va publier en septembre 2015 une note de synthèse sur l’atténuation de la douleur.
Plus de transparence et de dialogue
Pour les auteurs de l’éditorial de la revue, le dialogue est la clé pour changer le regard des populations : "comme l’a montré tragiquement la récente crise provoquée par le virus Ebola, il est essentiel de collaborer avec les communautés et de persuader les individus de changer d’habitudes et de comportements pour remporter des succès en santé publique. Il en va de même pour l’hésitation face à la vaccination."
Une communication efficace est donc essentielle pour dissiper les craintes, répondre aux préoccupations et favoriser l’acceptation de la vaccination estime l’OMS qui rappelle que chaque année, 1,5 million d’enfants meurent encore de maladies que les vaccins existants permettraient d’éviter.
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