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Toute la population française, âgée de 15 à 70 ans, pourra se faire tester sur le sida, sans obligation

Le plan Sida 2010-2014, révélé par Libération Mercredi, le prévoit. Le plan vient d'être achevé la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot.Jusqu'à présent, rappelle le quotidien, les médecins ne proposaient le test qu'aux personnes ayant eu un comportement à risque ou à certains moments de leur vie.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Un médecin bénévole du Centre d'accueil de soins de Cayenne (Guyane) effectue un test rapide de dépistage du VIH (AFP PHOTO / JODY AMIET)

Le plan Sida 2010-2014, révélé par Libération Mercredi, le prévoit. Le plan vient d'être achevé la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot.

Jusqu'à présent, rappelle le quotidien, les médecins ne proposaient le test qu'aux personnes ayant eu un comportement à risque ou à certains moments de leur vie.

En décembre, une campagne nationale d'information appelera ainsi tous les professionnels de santé à proposer ce test à leurs patients, sans obligation, selon le ministère de la Santé.

D'après Libération, on compte autour de 150.000 séropositifs en France, mais près d'un tiers ignorent leur statut et on estime à près de 7.000 le nombre de personnes se faisant nouvellement contaminer chaque année, dont la moitié en Ile-de-France.

"Les 6.000 ou 7.000 contaminations, qui se font encore chaque année, sont insupportables", a déclaré la ministre au quotidien. "Le dépistage doit devenir banal", a-t-elle ajouté. C'est pourquoi ce n'est plus un professionnel de santé qui fera le test mais un militant associatif qui sera formé.

Un plan d'un milliard d'euros sur cinq ans
Le plan Sida 2010-2014 prévoit une réorganisation du dispositif de prévention qui est aujourd'hui assez éparpillé entre différents organismes: centres de dépistage anonymes et gratuits, les centres de planning familial, les laboratoires privés, etc.

Par ailleurs, le plan prévoit la création d'un Comité national de pilotage qui suivra mensuellement l'application des mesures et leur efficacité avec des objectifs chiffrés : réduire de 50% les nouveaux cas en cinq ans, mais aussi réduire de 20% la mortalité ainsi que la prévalence des autres MST.

Pour parvenir à de tels résultats, l'Etat a prévu un budget considérable : "sur cinq ans, un milliard d'euros est prévu", a affirmé Roselyne Bachelot qui précise que tout a été réglé en interministériel.

Ce n'est pour l'instant qu'un "document de travail"
Le plan sida n'est à ce stade qu'un "document de travail", a tempéré Willy Rosenbaum, président du Conseil national du sida (CNS), précisant que son organisme devait se prononcer sur son contenu le 14 octobre.

"Nous avons reçu le texte vendredi soir", a indiqué le Pr Rozenbaum à l'AFP. "C'est une version préliminaire, où il reste tout un ensemble de choses qui ne sont pas finalisées", a-t-il ajouté. Le Pr Rozembaum a donné cependant son avis, "personnel", a-t-il insisté, sur le nouveau document.

Le CNS avait donné un avis très critique en juin sur un premier projet. "C'est, en intention, un virage à 90 degrés par rapport à celui de juin, sur des options importantes comme le dépistage en population générale, l'approche du dépistage en France, la prise en compte d'une méthode de prévention combinée, qui ne repose pas sur le seul préservatif", a-t-il dit.

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